ment avec lui, lors de son retour du Port-Egmont,
vient le capitaine français Bougainville; après avoir
déposé au Port-Louis des Màlouines, sa nouvelle
colonie, il se dirigea vers le détroit de Magellan pour
y chercher les bois nécessaires à son établissement
naissant. Ce fut le 16 février 1765 qu’il doubla le
cap des Vierges,-sur le navire Y Aigle, en même
temps que les vaisseaux de Byron, et il alla mouiller
le 21 dans une petite anse qui reçut son nom. Il y
passa le temps nécessaire pour faire sa cargaison de
bois de construction, et embarqua près de deux mille
plants d’abres, et il aura aussi été merveilleusement
favorisé par le temps, car il put être de retour dans sa
colonie, le 29 du mois suivant, sans aucun accident.
L’année suivante, les capitaines Duclos-Guyot et
La Giraudais, commandant les navires Y Aigle et YE-
toile, mouillèrent au Port-Famine dans le même but
au mois d’avril, et repartirent pour les Màlouines vers
la fin du mois de juin suivant. Une escarmouche eut
lieu entre les Français et les naturels de Port-Famine ;
plusieurs de ceux-ci furent tués ou blessés et tous décampèrent.
Aux environs du cap Grégory, les Pata-
gons, au nombre de huit cents environ, s’étaient
montrés plus traitables, et on put former avec eux
une espèce de traité d’alliance.
Après avoir exécuté la partie de ses instructions
qui lui prescrivaient la remise de sa colonie des Ma-
louines entre les mains des Espagnols, Bougainville,
en 1767, se détermina à suivre sa route vers la Mer
du Sud, par le détroit de Magellan. Il donna dans le
détroit, le 5 décembre au soir par un gros temps et des
vents contraires, si bien qu’il fut obligé, le 7, de mouiller
sous le cap Possession. Près de ce cap, on eut
des relations amicales avec les Patagons. Après bien
des contrariétés, .on put mouiller, le 16, à Port-Famine,
et le 18 dans la baie Bougainville, où l’on passa
douze jours. Bougainville éprouva ensuite des coups
de vent terribles et très-répétés, qui mirent souvent
ses deux navires à deux doigts de leur perte et le
retinrent durant vingt-six jours seulement au Port-
Galant. Enfin, trente-six heures d’un bon vent lui
permirent de se transporter de ce point à l’embouchure
ouest du détroit qu’il put vider le 26 janvier
1766 au soir.
Le capitaine Samuel Wallis ayant reçu une mission
semblable à celle de Byron, et ayant sous ses ordres,
en outre du vaisseau le Dolphin qu’il montait, le sloop
Swallow et la flûte Prince Frederick,quitta Plymouth
le 22 juin 1766, et embouqua le détroit dans la journée
du 16 novembre. Là on eut des communications
avec les Patagons, et des mesures positives donnèrent
5 pieds 10 pouces et six pieds (anglais) pour leur taille
moyenne. L’escadre mouilla le 26 décembre au Port-
Famine où l’on fit de l’eau et du bois. Ayant renvoyé
le Prince Frederick aux îles Falkland, le 18 janvier
1767, Wallis remit à la voile avec le Swallow pour
continuer sa route. Il fut étrangement contrarié par les
mauvais temps dans le reste de la traversée ; les courants
et les vents lui firent une guerre continuelle, et
ses deux navires coururent les plus grands dangers.