1 6 H i s t o i r e 2 VA t v r e l i e
de leurs alvéolés, on v o it, dans des enfoncemens de
» pourroit néanmoins dire que cette tunique déliée qui dépend de
» la trachée-artère & du poulmon, & qui defcend vers les inteftins
” f l <°rme co-mrae un cui-de-fac, en fait, en quelque forte, la
» fcpnchon.
» La veffie du fiel eft fituée un travers de doigt au-deflous du
» foie, & à côté du fond de l’eftomac, & elle penche fur le côté
» gauche ; elle eft prefque de la forme & de la groffeur d une petite
’ * Rvc c° nchée fur fo" Le fiel eft d'une couleur fort verte,
” fon goût eft très-amer & très-âcre , fa confiftance approche de celle
» dun fyrop peu cuit. Je n'ai trouvé, dans la veffie du fiel, qu'une
» illue par un petit vaiffeau, qui., fortant du côté interne de fa
» partie fiipérieure, eft recourbé dès fon origine, & defcendant &
jj adhèrent, même dans fon commencement, à la partie interne de
JJ cette veffie, fe divife après en deux rameaux, dont le principal &
j j le plus droit, paffant par ce corps que les Anciens ont pris pour
jj la rate, fe jette dans l’inteftin qui le reçoit, & l’autre moindre
JJ en rebrouffant chemin, femble remonter contre le foie ; mais fe
jj divifant en plufieurs petits rameaux, on nefauroit plus le difeerner ,
JJ ni le fiiivre, Ce n'eft pas en ce lieu que je veux combattre le fenti-
>J ment des Anciens fur la qualité vénéneufe qu’ils ont attribuée au
« fiel; je renvoie cela à un autre lieu , où je tâcherai de foutenir la
JJ qualité balfamique de ce fUc , en faifant voir qu'il eft exempt de
JJ toute forte de venin. Le pancréas, que tous lès- Auteurs ont
jj nommé rate, eft fitué près & tant foit peu amdeffpus du fies, &
jj au côté droit de la vipère; il eft de la groffeur d’un bon pois;
jj de fubftance charneufe en apparence, mais en effet glanduleufe ;
Jj fa fituation, qui eft tout joignant le fond de l’eftomac, & vers
>J l'eutree des inteftins, confidérée avec fa ffibftance glanduleufe
JJ {ne fait croire que ç ’eft plutôt un pancréas qu’une rate ; j’en laifle’
la gencive,
J» néanmoins la décifion à ceux qui voudront prendre la peine de
99 rexaminer.
j j L oefophage prend fon commencement au fond du gofier fa
j j fituation eft au côté gauche, & fon chemin eft tout droit au côté
JJ du poumon & du foie, jufqu’à fon union avec l’orifice de l'efto-
’ ’ mac‘ EIIe cft conipofée d'une feule membrane j fort molle & fore
.. aifée à s'étendre, & qui même peut être enflée de la groffeur de
JJ deux doigts ; c’eft elle qui-reçoit la première tous les animaux que
j j la vipere a. tués avec fes greffes dents, & qu’elle a avalés tout
JJ entiers, étant propre à cela, tant par fa large capacité, que par
jj ia longueur , qui eft d’un bon pied.
j j L eftomac qui la fuit, eft comme coufu à fon fond , & femble
» ne faire qu’un même corps avec elle ; il eft toutefois beaucoup
1 E USi EalS’ & COmP ° fé de deux tuniques l’une dans l’autre,
.» & adhérente l’une à l’autre. L ’épaiffeur de fes tuniques fait qu’on
» ne peut 1 enfler de la même groffeur de l ’oefophage, car il ne
» peut guère excéder la groffeur d’un pouce; il a trois à quatre
» pouces de lon g , fon orifice eft affez large, ,de même que fon
JJ miiieii, mais-fon fond va en étréciffant, & eft d’ordinaire fort
u étroitement fermé, & ne s’ouvre que pour rejeter fes excrémens
JJ dans les inteftins. Sa tunique interne eft pleine de rugofités lorf-
u qu’il eft vuidé, & on y trouve fort fouvent plufieurs petits vers
1 m m !°ngueur & de Ia Sro<rel,r de petites épingles. L’eftomac
J. eft fitué du côté gauche, comme l’oefophage, mais fon fond eft
» tourne vers le milieu du corps, pour fe vuider dans le premier
» inteftin. _
’ ’ Ea longueur & la capacité de l’oefophage, & la largeur de l’entrée
» de 1 eftomac, font fort accommodés au naturel de la vipère, laquelle
• j n envoie .rien de mâché à fon gftomac, mais avale, pour fa
Serjpens, Tome I I . q