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peu détaillée pour que nous publions décider à quelle
efpèce elles appartiennent.
La première fe nomme Boetcen ; elle eft tachetee de
blanc & de noir; elle a un pied de longueur, & près d’un
demi-pouce d’épai fleur; elle eft ovipare, & cependant,
dit M. Fôrskal, fa morfure donne la mort dans un inftant.
La fécondé, appellée HoJIeik, eft toute rouge; fa
longueur eft d’un pied ; elle pond des oeufs plus ou moins
gros ; fa morfure ne donne pas la mort, mais caufe une
enflure accompagnée de beaucoup de chaleur ; les
Arabes ont cru que fon haleine feule pouvoit faire
pourrir les chairs fur lefquelles cette vapeur s’étendoit.
La troifième, nommée Hànnarch Æfuoed., eft toute
noire, ovipare , &. de la longueur d un pied, ou environ.
Sa morfure n’eft pas dangereufe, mais produit
un peu d’enflure; on arrête, par des ligatures, la propagation
du venin; on fuce la plaie; on emploie di-
verfes plantes comme fpécifiques, & les Arabes racontent
gravement que ce Serpent entre quelquefois , par
un côté, dans le corps des chameaux, qu’il en fort par
l’autre côté, & que le chameau en meurt, fi on ne
brûle pas la bleflure avec un fer rouge.
Nous invitons les Voyageurs qui iront en Arabie,
non-feulement à décrire ces trois Couleuvres , mais
même à rechercher l’origine des contes d’Arabes, auxquels
elles ont donné lieu, car il y a bien peu de
fables qui n’aient pour fondement quelque vérité.
d e s S e r p e n s . 275
^ .. . ,u
L A R O U G E -G O R G E (a).
O N PEUT reconnoître aifément cette Couleuvre ,
qui fe' trouve en Egypte. Elle eft toute noire, excepté
la gorge qui eft couleur de fang; elle a communément
cent quatre-vingt-quinze grandes plaques,
& cent deux paires de petites. M. Haflèlquift l’a
obfervée.
(a) Le Rougè-gorge. M. d’Aubenton, Encyclopédie méthodique.
Coi. Juguhris. Linn. amphïb. Serp.
Mup A d .fr. z j p. 45.