L’ H Y D R E ( a).
C j ’ e s t à. M. PAl l à s que nous devons la defcrip-
tion de cette Couleuvre, dont les habitudes rapprochent,
pour ainfi dire, l’ordre des Serpens de celui
des poiflons, L’Hydre n’a jamais été vu e , en effe t,
que dans l’eau, fuivant le favant Naturalise de Pé-
teribourg, & l’on doit préfumer, d’après cela, qu’elle
ne va à terre que très-rarement , ou pendant la nuit
pour s’accoupler, pondre fes oeufs, ou mettre bas fes
petits, , & chercher la nourriture qu’elle ne trouve
pas dans les fleuves. C ’eft aux environs de la mer
Cafpienne qu’elle a été obfervée, & elle habite non-
feulement les rivières qui s’y jettent, mais les eaux
mêmes de cette Méditerranée. Elle ne doit pas beaucoup
s’éloigner des rivages de cette mer, quelquefois
très-orageufe , non-feulemest parce qu’elle ne pour-
roit pas réflfter aux efforts d’une violente tempête,
mais encore, parce que ne pouvant pas fe paffer de
(a) Col. Hy ciras. Voyage de M- PaUas en differentes Provîntes; de
f Empire de-Ruffie , vol- i , appendiç.
refpirer
refpirer affez fréquemment l’air de l’athmofphère, &
par conféquent, étant prefque toujours obligée de nager
a la furface de beau, elle a fouvent befoin de
fe repofer fur les divers endroits élevés au-deffus des
flots.
Elle parvient ordinairement à la longueur de deux
ou trois pieds; fa tête eft petite; elle n’a point de
crochets mobiles ; fa langue eft noire & très-longue,
& l’iris de fes yeux jaune; le deffus de fon corps eft
d’une couleur olivâtre, mêlée de cendré, & préfente
quatre rangs longitudinaux de taches noirâtres, dif-
pofées en quinconce : on voit auffi , fur le derrière
de la tête, quatre taches noirâtres, alongées, & dont
deux fe réuniffent, en formant un angle plus ou moins
ouvert. Le deffous du corps eft tacheté de jaunâtre &
de noirâtre qui domine vers l’anus, & fur-tout au-
deffous de la queue. Elle a cent quatre-vingt grandes
plaques ( fans compter quatre écailles qui garniflent
le deffus de l’anus ) & foixante-fix paires de petites.
Serpens, Tome II. h h