même que le nombre des petits dans les Quadrupèdes
vivipares. On a jufqu’à préfent trop peu obfervé les
moeurs des reptiles pour qu’on puiffe rien dire à ce
fujet. L’on fait feulement qu’il y a des efpèces de
vipères qui donnent le jour à plus de trente vipereaux
; & l’on fait auffi que le nombre des oeufs,
dans certaines efpèces de Serpens ovipares des contrées
tempérées,-va quelquefois jufqu’à treize.
Les oeufs dans quelques efpèces ne fortent pas l’un
après l’autre immédiatement : la femelle paroît avoir
befoin de fe repofer après la fortie de chaque oeuf. Il
eft même des efpèces où cette fortie eft allez difficile
pour être très-douloureufe. Une couleuvre (V) fsmelle
la chaleur intérieure du ventre de la mère développe le véritable oeuf ;
tandis que dans la troifième, la chaleur extérieure du corps dé la
mère , ou la chaleur plus étrangère du foleil & de l’atmofphère le fait
éclore. Les animaux qui viennent au jour de la fécondé & de la troifième
manière font donc également ovipares ; j'ai donc été fondé à
donner ce nom, avec la plupart des Naturaliftes , aux tortues , crocodiles
, lézards , falamandres , grenouilles, & autres Quadrupèdes fans
mamelles ; & tous les Serpens , même les' vipères , doivent être
auffi regardés comme de vrais ovipares, très différens également, par
leur manière de venir au jour , des vivipares proprement dits. Voyez,
à ce fujet, Ray ; Synopfis methodica animalium quadrupedum & Ser-
pentini generis. Lond. 16g g , fol. p j & fol. 28 ÿ.
(à) « J’obfervai qu’iin de ces Serpens femelle , après s'être beân-
ij coup roulé fur les carreaux, ce qu’il n’avoit pas coutume de faire,
qu’un obfervateur avoit trouvée, pondant fes oeufs avec
lenteur & beaucoup d’efforts, & qu’il aida à fe dé-
barraffer de fon fardeau, paroiffoit recevoir ce fecours,
non-feulement fans peine, mais même avec un plai-
fir affez vif ; & en frottant mollement le deffus de fa
tête contre la main de l’obfervateur , elle fembloit
vouloir lui rendre de douces careffes pour fon bienfait.
L’on ignore encore combien de 'jours s’écoulent
dans les diverfes efpèces , entre la ponte des oeufs &
le moment où ,1e Serpenteau vient à la lumière. Ce
tems doit être très-relatif à la chaleur du climat.
Les'femelles ne couvent point leurs oeufs -, elles les
abandonnent après la ponte ; elles les laiffent quelquefois
fur la terre nue , fur-tout dans les contrées
très - chaudes ; mais le plus fouvent elles , les
couvrent avec plus ou moins de Loin fuivant que l’ardeur
du foleil & celle de l’atmofphère font plus ou
” y pondit enfin un oeuf ; je le pris fur-Ie-champ , je le mis fur une
” table, & en ie maniant doucement, je lui facilitai la ponte de
33 treize oeufs. Cette ponte d\jra environ une heure & demie, car à
33 chaque oeuf il fe repofoit, & iorfque je reflois de l’aider, il lui
33 falioit plus de tems pour faire fortir fon oeuf ; d’où j’eus lieu de
33 conclure que le bon office que je lui rendois ne lui étoit pas inutile,
33 & plus encore de ce que , pendant cette opération , il ne céda de
33 frotter doucement lues mains avec fa tête, [comme pour les cha-
33 touiller. 33 Obferv. de George Se géras , Médecin du Roi de Pologne,
CollecL acad. part. (trang\ vol. g , p. z.
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