8 H i s t o i r e N a t u r e l l e
& d e v i n g t - q u a t r e d a n s l ’ i n f é r i e u r e ; m a i s t o u t e s l e s
v i p è r e s o n t , d e c h a q u e c ô t é d e l a m â c h o i r e f u p é r i e u r e ,
5ï la forme d’un coeur bien repréfenté, fîtué dans fon milieu , qui a
55 M bafe près de ïa future que j’ai nommée coronale a 8c qui porte
55 fa pointe vers la partie poftérieure du crâne , qui eft féparée par la
55 troifïème future. II y a aufli une autre grande future tout autour
55 des parties latérales inférieures du crâne, par laquelle il fe peut
55 divifer en deux corps , Tun fupérieur 8c l’autre inférieur : ce
55 dernier eft fait en forme de dos renverfé, allant de long en long ,
5# creufé au- dedans, 8c repréfentant la forme d’un foc qui a comme
55 des aîlerons à fes côtés, & dont la pointe avance au-deflous de
« l’entre-deux des yeux -, fa partie poftérieure defcend jufqu’au fond
s# du palais, où ellé a , dans fon defîous, une pointe defcendant en
55 forme de monticule renverfé. Toutes les futures du crâne font fi
55 bien unies dans leur jonétion, & fi fortement annexées , qu’il eft
55 fort difficile de les diftinguer, & encore plus d’en féparer les
5> parties fans les cafîer, à moins que de faire bouillir le crâne dans
55 quelque liqueur. •
55 La fubftance du cerveau de la vipère eft divifée en cinq corps
55 principaux , dont les deux premiers font ronds & longuets , chacun
55 de la grandeur 8c de la forme d’un grain de femejace de chicorée >
55 ils font fîtués de long en long entre les deux yeux , & c’eft de
55 ces corps que partent les nerfs de l’odorat •, les trois autres font
5« dans la partie moyenne du crâne, & au-deffous de cette forme de
*5 coeur dont nous avons parlé *, chacun de ces corps approche de
55 la groffeur d’un grain de femence de milium J o lis, 8c repréfente
55 à-peu-près ïa forme d’une poire, dont la pointe eft tournée vers
55 la partie antérieure de la tête, Deux de ces corps font fitués
« .dans la partie fupériçurç, de long eu long 8c à çôté fuu de l’autre ;
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une o u d e u x , & q u e l q u e f o i s t r o i s o u q u a t r e d e n t s
l o n g u e s d ’ e n v i r o n t r o i s l i g n e s , b l a n c h e s , d i a p h a n e s ,
” le troifième, qui eft tant foit peu plus petit, eft fi tué fous le milieu
jj des deux , & peut être nommé le cervelet ou le petit cerveau.
jj La moelle fpinale femble être un même corps avec ce dernier ,
JJ quoiqu’elle ait fa place féparée dans la partie poftérieure du crâne :
jj elle eft d’une fubftance un peu plus blanche & un peu plus molle
» que les corps dont nous,.venons de parler, & de la groffeur d’un
» petit grain de froment ; elle produit un corps de la même fubf- ’
jj tance , quî s’étend en long, & paflant en droite ligne au travers
jj de toutes les vertèbres de l’épine du dos, vient aboutir à l ’extré-
Jj mite de la queue. Les corps du cerveau de la vipère font couverts
JJ d’une tunique affez épaifle , & qui leur eft allez adhérente, qu’on
>j peut nommer dure-mère ; elle eft de couleur noire., d’où il eft
jj arrivé que quelques Auteurs -, qui n’avoient pas pris la peine de
jj regarder fous la tunique , ont dit que le cerveau de la vipère étoit
JJ de couleur noire. Soiis cette dure-mère , chaque corps du cerveau,
jj féparément, a encore une petite membrane qui l’enveloppe, qu’on
>j peut nommer pie-mere. On remarque de petits interftices entre .
jj ces corps, & meme dans le corps delà moelle fpinale, qui pour-
*j roient palier pour des ventricules i & je ne doute pas que , fi le
JJ fuj’et etoit un peu plus gros , on n’y pût remarquer la plupart des
jj parties confidérables qui fe voient dans les animaux plus(grands.
>j A chaque coté lupérieur du milieu de ce coeur que l'on voit
jj au-deflus du crâne, il y a un petit os plat qiii a environ une '
>j ligne & demie de long, qui lu; eft fortement articulé, lequel,
J> fu iv an t & a d h è r e n t au m êm e c ô té d u crân e ju fq u ’à fa p a r t ie p o f-
•J t e r ie u r e , v ie n t s a r t ic u le r d e n o u v e a u à u n a u tre os plat, p lu s
lo n g & p lu s f o r t , & y fo rm e c om m e u n c o u d e : c e d e rn ie r os
Serpens, Tome II, g