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mêmes lézards, & appartiennent au même genre que
ces animaux, fe rapprochent des Quadrupèdes ovipares
fans queue, non-feulement par leur conformation intérieure,
& par leurs habitudes, mais encore par leur peau
dénuée d’écailles fenfibles, nous voyons, d’un autre côté,
la Grenouille décrite par M. Wallbaum, établir un
grand rapport entre fon genre & celui des lézards par
les écailles quelle a fur le dos. M. Wallbaum n’a vu
qu’un individu de cette efpèce fingulière qu’il a trouvé
dans un Cabinet d’Hiftoire Naturelle, & qui y étoit
. confèrvé dans de l’elprit-de-vin. Il n’a pas fu d’où
il avoit été apporté. Il feroit intéreflànt qu’on pût obfer-
ver encore des individus de cette efpèce, comparer fes
habitudes avec celles des lézards & des Grenouilles,
& voir la liaifon qui fe trouve entre fa manière de
vivre , & fa conformation particulière.
La Grenouille écailleufe eft à-peu-près de la grof-
feur & de la forme de la Grenouille commune; fa
peau eft comme pliflee furies côtés & fous la gorge; les
pieds de devant ont quatre doigts à demi-réunîs par
une membrane, & les pieds de derrière cinq doigts
entièrement palmés ; les ongles font aplatis ; mais ce
qu’il faut fur-tout remarquer, c’eft unebande écailleufe,
qui partant de l’endroit des reins & s’étendant obliquer
ment de chaque côté au-deffus^des épaules, entoure
pardevant le dos de d’animal. Cette bande eft compofée
de très-petites écailles à demi-tranfparentes, préfentant
chacune
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chacune un petit fdlon longitudinal, placées fur quatre
rangs, & fe recouvrant les unes les autres, comme les
ardoifes des toits. Il eft évident, par cette forme & cette
pofition, que ces pièces font de véritables écailles fem-
blables à celles des lézards, & qu’elles ne peuvent pas être
confondues avec les verrues ou tubercules , que l’on a
obferves fur le dos des Quadrupèdes ovipares fans queue.
M. Wallbaum a vu auffi fur la patte gauche de derrière,
quelques portions garnies de petites écailles dont la
forme étoit celle d’un quarré long; & ce Naturalifte
conjecture avec raifon qu’il en aurait trouvé également
fur k patte droite, lî l’animal n’avoit pas été altéré
par 1 efprit-de-vin. Le dellous du ventre étoit garni
de petites verrues très - rapprochées. L’individu décrit
par M. Wallbaum avoit deux pouces neuf lignes de
longueur depuis le bout du mufeau jufqu’à l’anus; fa
couleur étoit grife, marbrée, tachetée & pointillée en
divers endroits de brun & de marron plus ou moins
foncé ; les taches étoient difpofées en lignes tortueufes
fur certaines places, comme, par exemple, fur le dos.
F I N.
Serpens, Tome IL S S S