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Chacun de ces os eft garni de plufieurs. dents crochues,
tournées en arrière, d’autant plus grandes quelles font
plus près du mufeau, & qui, par une fuite de cette
difpolition, ne peuvent point lâcher la proie quelles
ont failie, & la retiennent dans la gueule du Boiquira,
pendant qu’il l’infeéte du venin qui tombe de fa
mâchoire fupérieure. C’e l l , en effet, fous la peau
qui recouvre cette mâchoire, & de chaque côté que,
nous avons vu les véficules où le poifon fe ramaffe.
Lorfque le Serpent comprime ces véficules, le venin
fe porte à la bafe de deux crochets très-longs &
très-apparens, attachés au-devant de la mâchoire
fupérieure; ces crochets, enveloppés en partie dans
une efpèce de gaine, d’où ils fortent lorfque l’animal
les redreffe, font creux dans prefque toute leur lon-
gueur ; le venin y pénètre par un trou dont ils font
percés à leur bafe, au-deffous de la gaine, <5t en
fort par une fente longitudinale que l’on vo it. vers
leur pointe (a). Cette fente a plus d’une ligne de
(a ) Lorfqu’on preffe la racine de ces crochets, il coale abondamment
de leur extrémité, une matière verte qui eft le venin. Kalm.
Mém. de ïAcadémie de Stockolm. Ce venin donne une couleur verte
au linge fur lequel on le répand , & plus on leffive ce linge, & plus
il devient vert. Manufcrit de M- Gauthier , 2743 , que M. de Fouge-
Tousp de Bondaroy , de t Académie Royale des Sciences, a bien voulu
me communiquer.
D E S S E R P E N S.
longueur dans l’individu conferyé au Cabinet du Roi
& les crochets font longs de fix lignes. Indépendamment
de ces crochets, qui paroiffent appartenir à toutes les-
«fpèces de Serpens venimeux, & que nous avons vu ,
en effet, dans lesVipères, les Céraftes, les Naja, &c.
la mâchoire fupérieure eft garnie d’autres dents plus
petites & plus voifines du gofier vers lequel elles font
tournées, & qui fervent, ainfi que celles de la mâchoire
inferieure, à retenir la viélime que les crochets percent
& imbibent de venin.
Les écailles du dos font ovales & relevées dans
le milieu par une arête qui s’étend dans le fens de
leur plus grand diamètre. On a écrit qu’elles font
articulées fi librement, que ranimai, lorfqu’il eft en
colère,.peut les redrelfer; mais le mouvement qu’il
leur donne doit être peu confidérable, puifque nous
nous fommes affinés quelles tiennent à la peau dans
prefque toute leur longueur &' toute leur largeur (a)^
(a ) Chacune de ces plaques eft mue par un mufcle particulier
dont une extrémité s’attache au hord fupérieur de la; plaque inférieure,
& i autre à-peu-près au milieu, de la face interne de la plaque'
fupérieure. D WTcur chaque plaque périt , par fes deux Bouts f à;
Iextrémité des côtes:,. & cette extrémité eft un ferme point d’appui
for lequel porte fa plaque, &r qui fert à l’animal à’ élever .ou à. ahaiffer
cette plaque avec force, par le moyen du mufcle dont nous venons
dé parler.- Obferv, d Edw. Tyjpn , Traiif. ghilq/op. N.c' *f fr