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blanchâtre , & fur fon dos règne une bande formée
par une fuite de taches noires & rondes qui fe touchent
en plufieurs endroits du corps. Elle fe tient ordinairement
dans les lieux garnis de broffailles ou d’arbres
touffus 5 on la redoute beaucoup aux environs d’Upfah
M. Linné ayant rencontré , dans un de fes voyages,
en diverfes parties de la Suède I une femme qui venoiî
d’être mordue par une cherfea , 'lui fit prendre de
l’huile d’olive à la dofe prefcrite contre la morfure de
la vipère noire , mais ce remède fut inutile , & la
femme mourut. On trouvera dans la note fuivante (u) L * 3 35
(a) « La vipère ÆJping eft très-venimeufe , & l'huile ne fuffit pas
» pour en arrêter l'efiet ; les racines du mongos., du mogori, du
» polygala feneka, guériraient fans doute en ce cas ; mais elles font
53 extrêmement rares en Europe, & il faut des remèdes faciles &
53 peu chers dans les Campagnes , où ces accidens arrivent toujours.
33 Un Payfàn fut mordu, par unÆfping, au petit doigt du pied
33 gauche ; lix heures après, le pied , la jambe St la cuiiie étaient
>5 rouges & enflés , le pouls petit & intermittent ; le malade fe plai-
35 gnoit de mal de tête , de tranchées , dé mal-aife dans le bas- 33 ventre, de laffitude, d’opprellîon ; il pleurait fouvent Sc n’àvoit
33 point d’appétit ; ces fimptomes prouvaient que le poifon. étoit déjà
33 répandu dans toute la malfe du fmg.
, 33 On avoit éprouvé plnlîeurs fois que le fuc des feuilles du frêne
33 étoit un fpécifique certain contre la morfure de la couleuvre
33 Bérus, mais o b ignorait s’il réuffiroit contre celle de l’Æfping ;
J3 comme on n’ayoit aucun remède plus, afiuré que l’on pût employer
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les divers autres remèdes auxquels on a eu recours
m à temps, ori mit dans un moftier une poignée de feuilles de
3s frêne , tendres & coupées menu ; on y verfa un verre de vin de
33 France, on en exprima le fuc à travers un linge, & le malade en
as but un verre de demi-heure en demi-heure ; on appliqua de plus ,
33 fur le pied mordu, un cataplafme de feuilles écrafées de la
53 même plante ; vers dix heures du foir on lui fit boire une tafle
33 d’huile chaude.
33 II dormit allez bien pendant 1» nuit, & fe trouva beaucoup
33 mieux le lendemain ; la cuilfe n’étoit plus enflée, mais la jambe
33 & le pied l'étaient encore un peu. Le îtialade dit qu’il ne fentoit
33 plus qu’une légère oppreffion & de la foibleffe ; le pouls étoit plus
33 fort & plus égal. On lui confeilla de continuer le fuc de frêne
33 & l’huile ; comme il fe trouvoit mieux, il le négligea, & les
33 fimptomes qui revinrent tous , furent diffipés de nouveau par le
33 même remède. Dans cette efpèce de rechute , il parut lur les mem-
33 bres enflés des raies bleuâtres ; le pouls étoit foible & prelque
33 tremblant : on fit prendre de plus, le foir , au malade, une petite
as cuillerée de thériaque -, il fua beaucoup dans la nuit, les raies
33 bleues, la rougeur & la plus grande partie de l’enflure fe diffi-
33 pèrent ; le pouls devint égal & plus fo r t, l’appétit revint. Les
33 mêmes remèdes furent continués , & ne laifsèrent au pied qu’un
33 peu de raideur avec un peu de fenfibilité au petit doigt bleffé ;
33 l’une & l’autre ne durèrent que deux jours, & on celfa les
33 remèdes.
33 Le malade étoit jeune , mais il avoit beaucoup d’âcreté dans le
33 fang ; il eft vraifemblable que le fuc de feuilles de frêne
33 feul l ’auroit guéri ) mais comme on n’étoit pas certain de fon
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