l < 6 H i s t o i r e N a t u r e z z e
pour les chiens & les autres animaux , dont l’odorat
eft très-fin Ça). Il aime beaucoup le lait; les gens de
la campagne prétendent qu’il entre dans les laiteries ,
& qu’il va boire celui qu’on y conferve. On allure
même qu’on l’a trouvé quelquefois replié autour des
jambes des vaches, fuçant leurs mamelles avec avidité,
& les épuifant de lait au point d’en faire couler du
fan g (b). Pline a rapporté ce fait , qu’à la vérité il
attribuoit à une autre efpèce de Serpent que celle dont
il eft ici queftion. On a prétendu auffi que le Serpent a
collier entroit quelquefois par la bouche dans le corps
de ceux qui dormoient étendus fur l’herbe fraîche ;
& qu’on l’en faifoit fortir en profitant dé ce même
goût pour le la i t , & en l’attirant par la vapeur du lait
bouilli que l’on approchoit de la bouche ou de l’anus
de celui dans le corps duquel il s’étoit glifle (c ).
( a ) Lettre de M. de Sept-Fontaines.
(b) Gefner , à [endroit déjà cité.
( c) L’on peut voir particulièrement, à ce fujet, dans les Mémoires
des Curieux de la Nature, une obfervation très-détaillée du Doéteur
Fromman, Médecin deFranconie, & d'après laquelle on pourroit
penfer que, dans certaines circonftances \ il feroit difficile de faire
fortir le Serpent par la bouche, fans rifquer de faire étouffer celui
qui l’auroit avalé. Mémoire des Curieux de la Nature , décade t ,
obfery. 190. Voyez auffi Gefner, à l’endroit déjà cité -, Taberna Mon-
tanus^ Livre I y Tragus, Olaus Magnus, Grégoire Horftius ( Epift.
medi. feét. 6. ) & même Hyppocrate, le pcre de la Médecine.
La Couleuvre à collier fe trouve dans prefque toutes
les contrées de l’Europe, & il paroît quelle peut fup-
porter les climats très - froids , puifqu’elle vit en
Ecofle (a) & en Suède (b ).
On a employé fa chair en Médecine (c).
M. Cetti (d) a fait mention d’un Serpent de Sardaigne
qu’on y nomme le Nageur ou Hipère d’ eau ,• la
couleur de ce Reptile eft cendrée & variée par des
taches blanches & noires ; il n’a point de venin , & fa
longueur ordinaire eft de deux pieds. Peut-être appartient
il à l’efpèce de la Couleuvre à collier, qui auroit
fubi, d’une manière plus ou moins marquée, l’influence
du climat de la Sardaigne, plus chaud que
celui de nos contrées.
(|a) Sïbbald, à l’endroit déjà cité.
(b ) Farina Suecica.
(c) Matthiofe.
( d) Hijloire Naturelle des Amphibies & des PoiJfons de la Sardaigne,
par M. François Cetti.