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L E C É R A S T E (a).
O n k d o n n é Ce nom à un Serpent venimeux
d’Arabie , d’Afrique, & particulièrement d’Egypte ,
qui a été envoyé au Cabinet du Roi fous le nom de
Vipère cornue ; il eft très-remarquable 6c très-aifé à
diftinguer par deux efpèces de petites cornes qui
(a ) icWnw en Grec. AIp & A ë g , en Egypte.
Çeraftes.
Ceriftalïs.
Le Cérafte, M. it Aubenton, Encyclopédie méthodique'.
Coluber Çeraftes, Linn. amphib. Serpent.
Bcllon. itin. 2.03.
Coluber cornutus , Haffelquijl, iter 31$ , N.* $1.
Le Cérafte, M. Valmont de Bomttre , Diet. d’Hifl. natur.
Çeraftes , Ray, Synopfis Serpentin generis 3 p. 287.
Çeraftes, Gejhcr. de Serpentum natura. fo l. 38.
Çeraftes, EJfay Touwards a natural Hi (lory o f Serpents j by
Chari. Owen. London , 174 2 , p. 3 4 , p i. 1.
s’élèvent
s’élèvent au-deflus de fes yeux. C’eft apparemment
cette conformation qui , jointe à fa qualité vénéneufe ,
6c peut-être à fes habitudes naturelles, l’auront fait
obferver avec attention par les premiers Egyptiens,
& les auront déterminés à faire placer dé préférence
fon image parmi leurs diverfes figures hiéroglyphiques.
On le trouve gravé fur les monumens de la plus haute
antiquité, que le temps laide encore fubfifter fur cette
fameufe terre d’Egypte. On le voit repréfenté fur les
obélifques, fur les colonnes des Temples, au pied des
Statues, fur les murs des Palais, 6c jufques fur les
Momies (a). Un double intérêt anime donc la curio-
fité, relativement au Cérafte ; une connoifiance exaéle
de fes propriétés 6c de fes moeurs , non-feulement doit
être recherchée par le Naturalifte , mais ferviroit
peut-être à découvrir en partie le fens de cette Langue
religieufe 6c politique, qui nous tranfmettroit les antiques
événemens 6c les antiques opinions des célèbres
6c belles contrées de l’Orient. Si l’on ne peut pas
encore expofer toutes les habitudes naturelles du Cérafte
, faifons donc connoître exactement fa forme ,
[a) Deux très-grandes pierres apportées d’Alexandrie à Londres ,
placées dans la cour du Mufæum, & qui paroiflent avoir fait partie
d’ane grande corniche d’un magnifique Palais, préfentent plufieurs
figures de Céraftes très-biea gravées. Lettre de M. E llis 3 Tranf. phil,
an. 1766.