le plus confidérable ; & chacun de ces paquets eft
renfermé dans une membrane qui fert comme d’ovaire;
le nombre de ces oeufs varie beaucoup , fuivant les
individus, depuis douze pu treize jufqu’à vingt ou
vingt-cinq , & l’on a comparé leur groifeur à celle
des oeufs de merle.
Le vipereau eft replié dans l’oeuf ; il y prend de la
nourriture par une efpèce d’arrière-faix attaché à fora
nombril, & dont il n’eft pas encore délivré lorfqu’il
a percé fa coque ainfi que la tunique qui renferme
” eft pleine de rugofités & eft fort dure , de même que celle de tout
J’ le _çorps dont nous avons parlé ; .........
” La matrice commence par ces deux petites poches, à fe divifer
j j en deux corps qui montent, chacun de leur côté, le long des
j j reins, & entr’eux & les inteftins , jufques vers le fond de l’efto-
j j mac , ou ils {qpt fufpendus par des ligamens qui viennent d’au-
” Pr« du foie ; éÜnt auffi foutenus , d'efpace en efpace , par divers
j j petits ligamens qui viennent de l’épine du dos. Ces deux corps
j j font compofës de deux tuniques molles, minces & tranfparentes,
j,j qui font l’une dans l’autre ; leur commencement eft au fond de
j j ces deux petites poches qui embrafîent les deux membres du mâle,
j j dont ils reçoivent la femence, chacun de leur coté, pour ea
j j former des oeufs, & enliiite des vipereaux, par la jonâion de
v leur propre femence que les tcfticules y envoient. Ces deux corps
90 de matrice font fort aifés à le dilater, pour contenir un grand
j j nombre de vipereaux jufqu’à leur perfeétion. j j Mémoires pour
f in i r à l’hiß. natur. des animaux, vol. 3 , pag. 630 §f fuiv.\
les oeufs.
les oeufs, & qu’il eft venu à la lumière. Il entraîne
avec lui cet arrière-faix , & ce n’eft que par les foins
de la vipère-mère qu’il en eft débarraffé.
On a ptetendu que les vipereaux n’étoient abandonnés
par leur mère que lorfqu’ils étoient parvenus
à une grandeur un peu confidérable , & qu’ils avoient
acquis aflez de force pour fe défendre. L’on ne s’eft
pas contenté d’un fait auffi extraordinaire dans l’hif-
toire des Serpens ; on a ajouté que., lorfqu’ils étoient
effrayés, ils alloient chercher un afyle dans l’endroit
même ou leur mère receloit fon arme empoifonnée;
que, fans craindre les crochets v en im eu xils entroient
dans la bouche , fe réfugioient jufques dans fon ventre,
qui s’étendait & fe gonfloit pour les recevoir,. & que
lorfque le danger étoit pafie , ils reffortoient par la
gueule de leur mère. Nous n’avons pas befoiil de
réfuter ce conte ridicule, & s’il a jamais pu paraître
fondé fur quelqu’obfervation, fi l’on a jamais vu: dds
vipereaux effrayés fe précipiter dans la gueule d’une
vipere, ils y auront été engloutis comme une proie ,
& non pas reçus comme dans un endroit de fûreté ;
Ion aura eu feulement une preuve de plus de la
voracité des viperes, q u i, en effe t, fe nourriffent fou-
vent de petits lézards,’ de petites couleuvres, & quelquefois
même des vipereaux auxquels elles viennent
de donner le.jour. Mais quelles habitudes peuvent
Serpens , Tome II. ƒ