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cornage neceffaires pour une longue fuite ^expériences
; il en a fait plus de fïx mille 5 il a effayé
1 effet des diverfes lubftances indiquées avant lui comme
des remedes plus ou moins allures contre le venin de
la vipère; il a trouvé, en comparant un très-grand
nombre de faits , que, par exemple , l’alkali vo la til,
appliqué extérieurement ou pris intérieurement, étoit
fans effet contre ce poifon. II en eft de même , fuie
n t ce Savant, de l’acide vitriolique , de l’acide
nitreux , de 1 acide marin , de l’acide phofphorique ,
de l’acide fpathique , des alkalis cauftiques ou non
cauftiques , tant minéraux que végétaux, du fel marin
& des autres fels neutres. Les huiles, & particulièrement
celle de térébenthine, lui ont paru de quelque
utilité contre les accidens produits par la morfure des
vipères, & il a penfé que la meilleure manière d’employer
ce remede, etoit de tremper, pendant longtemps,
la partie mordue dans cette huile de térébenthine
extrêmement chaude. Le célèbre Phyficien
de Florence penfe aulîî qu’il eft avantageux de tenir
cette meme partie mordue dans de l’eau, foit pure,
foit mêlée avec de l’eau de chaux, foit chargée de
fel commun, ou d’autres fubftances falines; la douleur
diminue, ainli que 1 inflammation, & la couleur de la
partie blelfée eft moins altérée & moins livide. Les
vomiflemens produits par l’émétique , peuvent aulfi ...
n’être pas inutiles; mais le traitement que M. l’Abbé
F o n tan a
Fontana avoit regardé: comme le plus alluré contre
les effets du venin de la vipère, confiftoit à couper
la partie mordue peu de fécondés , ou du moins peu
de minutes après l’accident ,i luivant la groffeur des
animaux blelfés, les plus petits étant les plus fufceptibles
de l’aélion du poifon. Bien plus, cet Obfervateur
ayant trouvé que les nerfs ne peuvent pas communiquer
le venin , que ce poifon ne fe répand que par le
fang , & que les bleffures envenimées, mais fuper-
ficielles de la peau , ne font pas dangereufes, il
avoit penfé qu’il fuffifoit d’empêcher la circulation du
fang dans la partie mordue , & qu’il n’étoit pas même
necelfaire de la fufpendre dans les plus petits vaif-
feaux , pour arrêter les effets du poifon. Un grand
nombre d’expériences l’a voient conduit à croire qu’une
ligature mife à la partie blelfée prévenoit la maladie
interne & générale qui donne la mort à l’animal ; que
dès que le venin avoit agi fur le fang , dans les parties
mordues par la vipère , il celfoit d’être nuifible ,
comme s’il fe décompofoit en produifant un mal local ,
& qu’au bout d’un temps déterminé , il ne pouvoit plus
faire naître de maladie interne. A la vérité , le mal
local étoit très-grand & paroilfoit quelquefois tendre
a la gangrène ; & , comme il étoit d’autant plus violent
que la ligature étoit plus ferrée & plus long-temps
appliquée, il étoit important de connoître avec quelque
precilion , le degré de tenlïon de la ligature &.
Serpens , Tome I L d