moins vives (a) ; nous verrons même que certaines
efpèces qui habitent les contrées tempérées, les dé-
pofent dans des endroits remplis de végétaux en pu-
tréfaéfion & dont la fermentation produit une chaleur
aétive (Jf).
Si l’on caffe ces oeufs , avant que les petits foient
éclos, on trouve le Serpenteau roulé en fpirale. Il pa-
roît pendant quelque tems immobile ; mais h le terme
de fa fortie de l’oeuf n’étoit pas bien éloigné, il ouvre
la gueule & afpire à plufieurs reprifes l’air de l’atmof-
phere ; fes poumons fe remplifl'ent ; &. le jeu alternatif
des infpirations &. des expirations eft pour lui ur>
(a) « Au mois de Juillet dernier, j’apportai de la campagnedes
” grappes d’oeufs de Serpens qui avoient été trouvées dans le creux
si d’un vieux arbre : les ayant ouverts avec précaution., j’y trouvai de
jj petits Serpens tout vivans , dont le coeur avoit des battemens fen-
jj Cibles. Le placenta, formé de quantité de vaiffeaux, étoit attaché au
jj jaune, ou, pour mieux dire , en étoit un prolongement, & alloif
jj fe terminer en forme de petit cordon, dans l’ombilic du foetus,,
jj allez près de la queue. Il eft à remarquer que ces oeufs de Serpens
jj n’éclofent qu’au frais & à l’air libre, & qu’ils fe deflecheroient dans
jj un endroit fermé & trop chaud. II y a apparence que cet animal
’ jj étant naturellement froid , fes oeufs n’ont pas Befoin- d’une grande'
jj chaleur pour éclore, jj Obferv. de Thomas Bartholin, inférée dans
les Acl.de Copenhague, en 1673, & rapportée dans la Colleclïon académique
3 part, étrangère, tom. 4 , pag. zz6.
(b ) Voyez particulièrement l’article de la couleuvre à collier.
nouveau moteur affez puiffant pour qu’il s’agite, fe
déroule <$t commence à ramper.
Lorfque les petits Serpens font éclos ou qu’ils font
fortis tout formés du ventre de leur mère , ils traînent
feuls leur frêle exiftence ; ils n’apprennent de leur
mère dont ils font féparés , ni à diftinguer leur proie,
ni à trouver un abri -, ils font réduits à leur foui inf-
tinél: auffi doit-il en périr beaucoup avant qu’ils foient
affez développés & qu’ils aient acquis affez d’expérience
pour fe garantir des dangers. Et fi nous voulons
rechercher quelle peut être la force de cet inftinét j
fi nous examinons pour cela les fens dont les Serpens
ont été pourvus , nous trouverons que celui de l’ouïe
dut être très-obtus dans ces animaux. Non - feulement
ils font privés d’une conque extérieure qui ramaffe les
rayons fonores 5 mais ils font encore dépourvus d’une
ouverture qui laiffe parvenir librement ces mêmes*
rayons jufqu’au tympan auquel ils ne peuvent aboutiF
qu’au travers d’écailles affez fortes & ferrées l’une
contre l’autre. Leur odorat ne doit pas être très-fin ,
car l’ouverture de leurs narines eft petite &. environnée
d’écailles ; mais leurs yeux , garnis dans la plupart des
efpèces, d’une membrane clignotante qui les préferve
de plufieurs accidens & des,effets d’une lumière prefque
toujours trop vive dans les climats qu’ils habitent, font
ordinairement hrillans & animés ,, très-mobiles, très-
faillans , placés de manière à recevoir l’image d’un