Dans le feptième genre doivent être mis ceux dont
le dèffous du corps préfente vers la tête de grandes
plaques, ne montre enfuite que des anneaux écailleux,
& dont la queue garnie de ces mêmes anneaux
à fon. origine, n’eft revêtue que de Amples écailles à
fon extrémité. Nous les appelions langaha avec les
naturels du pays où on les trouve.
: E t enfin, nous plaçons dans le huitième le Serpent
qui a fa peau revêtue de petits tubercules, & que
nous nommons l’acrochorde de Java, avec M. Horn-
Itedt, qui en a publié la defcription (a).
Dans chacun de ces huit genres différenciés par des
lignes extérieurs très-conffans & très-faciles à recon-
noître, il feroit à defîrer que l’on pût former une fous-
divifion, d’après une propriété bien importante dont
nous allons parler. Chacun de ces genres préfenteroit
deux groupes fecondaires. L ’on placeroit dans le premier
les Serpens dont les petits éclofent dans le ventre
de leur mère , & auxquels on doit donner le nom
de vipère , & l’on comprendrait dans le fécond les
( a ) M. Linné a divifé les Serpens en fix genres, auxquels nous
avons ajouté celui des Langaha, que M. Bruyères, de Ja Société
royale de Montpellier, a le premier fait connoître, dans le Journal
de Phyfique du mois de Féyrier 1784, & celui que M. Hornftedt a
décrit dans lés Mémoires de l’Académié'de Stockolm, aa,f*ée 1787,
page 306.
Serpens
Serpens proprement dits, & qui pondent des oeufs. Cette
diftribution fi naturelle, & fondée fur d’alfez grandes
différences intérieures , ainfi que fur un fait remarquable,
devroit faire partie de tout arrangement méthodique
, defliné à faire reconnoître l’efpèce & le
nom des divers individus. Mais, pour c ela , il faudrait
qu’on eût trouvé des caractères extérieurs conftans &
faciles à voir , qui diftinguaffent les vipères d’avec les
Serpens proprement dits. Un fort bon Obfervateur, M. de
la Borde, Correfpondant du Cabinet du Roi à Cayenne,
a cru remarquer que toutes les efpèces de Serpens dont
les petits éclofent dans le ventre de leur mère, font venu
meufes,& que, par conféquent, elles ont toutes des crochets
ou dents mobiles femblables à celles de la vipère
commune d’Europe. Si cette obfervation importante,
que nous avons vérifiée fur plufieurs efpèces de Serpens
reconnus pour vipères, pouvoit s’appliquer également à
toutes les efpèces de Reptiles qui viennent au jour tout
formés, & fi ces dents mobiles ne garniffoient les mâchoires
d’aucun Serpent ovipare, on pourroit regarder
ces crochets comme des caraélères diftinclifs de la
fous - divifion des vipères dans chacun des huit genres'
des Reptiles. Ce caraétère eft d’autant plus remarquable
, qu’il nous a paru toujours réuni avec une
conformation particulière des mâchoires, que nous
croyons devoir faire connoître ici. Dans toutes les efpèces
de couleuvres à crochets que nous avons
Serpens , Tome II. I .