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Cépède traite d’un Serpent dont on a donné la defcription
fous le nom d' Acrochorde de Java, & qu il croit être d un
genre particulier d’après M. Hornftedt qui 1 a fait con-
noître jufqu’à ce que de nouvelles obfervations aient
déterminé fa place dans quelqu’un des genres précédera.
M. de la Cépède ayant vu non-feulement plufieurs
efpèces de Serpens, mais plufieurs individus de la même
efpèce, a reconnu la difficulté de reconnoître les efpèces,
en n’employant qu’un très-petit nombre de caractères à
l ’exemple de la plupart des Naturaliftes. Il a vu qu un
grand nombre de ces caractères étoit très-variable en
raifon de l’âge ou du fexe ou d’autres circonftances. Il
a cherché les caraélères extérieurs les plus conftans ; ceux
qui lui ont paru u’être pasfujets à varier, font communs
à un trop grand nombre d’efpèces de Serpens pour fervir
à diftinguer chaque efpèce en particulier, il les a combinés
avec les caraélères moins conftans employés jufqu’ici
par plufieurs nomenclateurs. Il en a cbmpofé une table
méthodique , dans laquelle les caraélères variables qui
feuls ne pourroient pas garantir de l ’erreur , fervent
cependant à faire trouver l’objet que l’on cherche : cette
Table réunit l’avantage de faire reconnoître plusfûrement
qu’aucune autre, 1'’efpèce d’un Serpent, & préfente les
rapports principaux que les diverfes efpèces ont entr’elles.
Çes caraélères tant conftans, que plus ou moins variaf
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blés, font le nombre des grandes Si des petites plaques »
la proportion de la longueur du corps à celle de k
queue, la préfence ou le défaut de dents longues, crochues,
creufes, mobiles Si connues fous le nom de Crochets à
venin ; la forme Si l’arrangement des écailles qui couvrent
le fommet de la tête ; la forme de celles qui garniflent
le dos; les traits particuliers de conformation que les
Serpens peuvent préfenter tels que la grolfeur de la tête,
la forme de cette partie, la diftribution des taches &
même leur couleur, dernier caraélère que l’Auteur regarde
comme très-variable, mais qu’il préfente avec les autres ;
fa combinaifon avec ces derniers peut quelquefois fervir
à lever des doutes & à diftinguer les efpèces.
Les efpèces de Serpens qui font comprifes dans la
table méthodique de M. le Comte de la Cépède font
arrangées fuivant le nombre des plaques ou des écailles
qu’elles ont fous le ventre ; les efpèces qui en ont le plus
fe trouvent placées les premières. On peut connaître par
ce moyen , avec quelles efpèces on a principalement
befoin de comparer celle que l’on veut reconnaître.
L ’Auteur a joint à l’article de chaque efpèce de Serpent,
une lifte très-étendue des noms qui ont été donnés à cette
efpèce, & la citation des divers Auteurs qui en ont parlé.
Non-feulement il a donné la defcription de l’animal ; mais
autant qu’il l’a p u , il a expofé fes habitudes. Il a fait