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efpèces que Séba a nommées de même; & nous croyons
d’autant plus que la defcription que nous allons faire
concerne le Serpent d’Efculape des anciens Romains,
que l’individu qui en a été le lu je t, a été envoyé des
environs de Rome au Cabinet du Roi.
La tête de ce Serpent eft allez grolîe en proportion
du corps ; le deflus en eft garni de neuf grandes
écailles difpofées fur quatre rangs , comme dans la
Verte & Jaune. Celles qui couvrent le dos font ovales
& relevées par une arête ; mais celles qui revêtent
les côtés font unies. La couleur générale du deflus
du corps eft d’un roux plus ou moins clair ; & l’cn
v o it , de chaque côté du dos , une bande longitudinale
obfcure & prefque noire , fur-tout vers le ventre.
Les écailles qui touchent les grandes plaques du deflus
ftu corps font blanches, & la moitié de ces écailles ,
la plus voifine de ces grandes plaques, eft bordée de
noir, ce qui forme, de chaque côté du ventre , une
rangée de petits triangles blanchâtres. Nous avons
compté cent foixante-quinze grandes plaques &foixante-
quatre paires de petites : les unes & les autres font
blanchâtres <Sc tachetées d’une couleur foncée. La longueur
de la queue étoit de neuf pouces trois lignes
dans l’individu qui fait partie de la colleélion du R o i,
& la longueur totale de trois pieds dix pouces.
Ce Serpent, qui a de grands rapports, ainfi qu’on
peut le voir, avec la Couleuvre verte & jaune, la
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Couleuvre à collier, la Lifle & la Quatre-raies, eft aufli
doux & peut-être même naturellement plus familier
que ces quatre Couleuvres. Il fe trouve dans prefque
toutes les régions chaudes ou tempérées de l’Europe
, en Efpagne , en Italie , & particulièrement
aux environs de Rome. Non r- feulement il
fe laifle carefl’er par les enfans & manier par des
Charlatans qui s’en fervent pour s’attribuer, aux yeux
du peuple, un pouvoir merveilleux fur les animaux
les plus funeftes, mais il fe plaît dans les lieux habités
; il s’introduit dans les maifons, & même quelquefois
il fe glifle innocemment jufques dans les lits.
Ses autres habitudes doivent reflembler beaucoup à
celles de la Couleuvre commune & de la Couleuvre
à collier.
M. de Faujas de Saint-Fond a eu la bonté de me
donner une dépouille de Serpent trouvée dans une de
fes terres, auprès de Montelimart en Dauphiné ; comme
elle eft très-entière, & qu’il eft extrêmement rare d’en
avoir d’aufli bien confervées , je l’ai examinée avec
foin , & avec d’autant plus d’attention , quelle démontre
d’une manière inconteftable, la manière dont
fe dépouille le Serpent auquel, elle a appartenu ; &
qu’après avoir comparé les diverfes obfervations recueillies
au fujet du dépouillement des Reptiles, on
peut croire que tous les Serpens le dépouillent à-peu-
près de la même manière. J’ai d’abord cherché de