prefque quarrées, plus ou moins regulieres, difpofees
tranfverfalement & réunias 1 une a coté de 1 autre de
manière à former des anneaux entiers, qui environnent
l’animal. Le deffus & le deffous du corps & de la
queue fe reffemblent fi fort dans les Amphilbènes,
que', lorfque leur tête & leur anus font caches, Ion
ne peut favoir s’ils font dans leur pofition naturelle
ou renverfés fur le dos: Gn pdurrbit même dire que
fans la pofition de leur tête, & celle de leur colonne
vertébrale plus voifine du deflus que du deffous du corps,
ils trouveroient un point d’appui auffi avantageux dans
la portionfupérieure de ces anneaux, que dans, l’inférieure
, & qu’ils pourroient également s’avancer en rampant
fur leur dos & fur leur ventre. Mais s’ils font privés
de cette double manière de marcher, par la fituation
de leur tê te , & par celle de leur colonne vertébrale ,,
cette forme d’anneaux également conftruits au-deffus de
Amphiffdin (uliginofa. Linn, amphib. Serpent.
Gronov. m uf a , png. L Amphilboeoa.
Ray, quadrup. z8g.
Trafgobane. M. Valmont de Bomare.
S ib a , muf. t , tab. 8 8 , fig . 3 ; m u f z , tab. l , fig 7 > tab. iS >
fg. i , tab. z z , fig 3’ tab‘ 73 > f id 4 > & tab‘ 100 » fid- 3-
Amphiftosna vulgaris , 1 1 9 . Amphilboena varia , 120. Amphiftomi
magnifka»«!. AmphifbcEnaflava, iz z .L a um ti, SpecimenMedtcum.
au-deflous de leur corps, leur donne une grande facilité
pour fe retourner, fe replier en différens fens comme les
vers , & exécuter divers mouvemens interdits aux
autres Serpens. Trouvant d’ailleurs dans ces anneaux ,
la même réfiftance, foit qu’ils avancent ou qu’ils reculent
, ils peuvent ramper prefque avec une égale vîteffe
en avant & en arrière ; & de-là vient le nom àe Double-
Marcheurs ou clAmphisbènes qui leur a été donné. Ayant
la queue très-groffe & terminée par un bout arrondi,
portant fouvent en arrière cette extrémité greffe &
obtufe, & lui faifant faire des mouvemens que la
tête feule exécute communément dans beaucoup
d’autres Reptiles , il n’eft pas furprenant que leur
manière de fe mouvoir ait donné lieu à une erreur
femblable à celle que les Anguis ont fait naître. On a
cru qu’ils avoient deux têtes non pas placées à côté
l’une de l’autre , comme dans certains Serpens monf-
trueux, mais la première à une extrémité du corps,
& la fécondé à l’autre. On ne s’eft pas même contenté
d’admettre cette conformation extraordinaire ;o n a imaginé
des fables abfurdes que nous n’avons pas befoin de
réfuter. On a cru & écrit très-férieufement que lorfqu’on
.coupe un Amphilbène en deux par le milieu du corps,
les deux têtes fe cherchent mutuellement 5 que lorf-
qu’elles fe font-rencontrées -, elles fe rejoignent par les
extrémités qui ont été coupées, le fang fervant de glu
pour les réunir 5 que fî on les coupe en trois morceaux,