>> de petits corps mouvans ; je ne doutai point alors
f que ce ne fût des êtres animés, en un mot les petits
» de l’animal. Je continuai à faire fortir cette poche,
» jufqua ce que je trouvai un étranglement ; alors
» j’ouvris la membrane dans le fens de fa longueur ;
» je la trouvai pleine d’une efpèce de fanie dans
» laquelle les petits étoient pliés en double, précifé-
» ment dans la forme que M. l’Abbé Spallanzani attri-
bue aux petits de la Salamandre aquatique, lorfqu’ils
» font encore renfermés dans Tamnios. Bientôt cetté
fanie fe répandit, les petits s’alongèrent, fautèrent
» fur là table & parurent animés d’un mouvement
» très-vif. Ils étoient au nombre1 de fept ou huit. Je les
& ékàïiiinai a la vue fimple, &. un avec le fecours
^ de la loupe ; & je leur reconnus très-bien la formé
^ petits poiïfons avec deux fortes de nageoires
» allez longues du côté de la tê te, qui étoit grôïTe
» par rapport au corps , & dont lés y eu x , qui pâroif-
» foient trësivîfs, étoient très-faillans; i ln y avoit Heh
S a la place des pieds de derrière. Comme la mère
» avoit été prife dans l’eau & paroiffoit très-proche de
* fon terme , jë penfai que l’eau étoit l’élément qüi
» convenoit Û cés nbuveaux-nés, ce qui d’ailleurs fe
» trouvoit confirme pair leur état pifciforme ; c’eft
> pourquoi je me prelîki de les faire tomber dans une
» jatte pleine d’eau, où ils nagèrent très-bien. J’agrandis
» encore l’ouverture de fà mère, & je fis fortir une
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» fécondé & puis une troifième poches femblables à
» la première, & féparées par des étranglemens. Ces
» poches ouvertes me donnèrent des êtres femblables
» aux premiers & à-peu-près auffi bien formés; ils s’y
» trouvoient renfermés par huit ou dix en pelotons,
» fans aucune féparation ou diaphragme , au moins
» fenfible. Une quatrième poche pareille me donna
» des êtres de la même nature , mais moins formés
» ils etoient prefque tous chargés fur le côté droit,
» vers le milieu du corps, d’une eipèce de tumeur
» ou protubérance d’un jaune foncé paroiiTant un peu
* fanguinolent ; ils avoient néanmoins leurs mouvemens
» libres , pas aifez pour fauter d’eux-mêmes ; il fallut
a les retirer de leurs bourfes avec des pinces. Enfin
» une cinquième poche pareille me fournit des êtres
» femblables, dont il ne paroiiToit que la moitié du
» corps depuis le milieu jufqu’au bout de la queue ;
» 1 autre partie coufiftoit feulement en un fegment de
» cette matière jaune dont je viens de parler : la partie
» formée avoit un mouvement fenfible. Je retirai
» ainfi vingt-huit ou trente petits tout formés qui
» nagèrent dans l’eau , &.qui y vécurent, dans mon
» appartement, pendant vingt-quatre heures. Lesavor-
» tons informes fe précipitèrent au fond , & ne don-
» nerent plus aucun ligne de vie. La mère vivoit encore
» après que j’en eus tiré tous fes petits , formés ou
» informes. J’achevai de l’ouvrir, & à la fuite de