63 H i s t o i r e N a t u r e i l e
rigoureufe dans le genre des couleuvres , & à plus
forte raifon dans chaque genre de Serpens, avant que de
nouvelles & de nombreufes observations ■ aient mis les
Naturaliftes à portée de compléter notre travail à ce Sujet;
nous croyons devoir nous contenter, en attendant, de
Séparer, dans la partie hiftori que de chaque genre, les eS-
pèces reconnues pour de vraies vipères, ou que nous con-
lidérerons comme telles, à cauSe de leur conformation
extérieure, de leurs crochets mobiles, & de leur venin,
d’avec les autres que nous regarderons comme ovipares,
jufqu’à ce que les Voyageurs aient éclairci l’hifloire de
ces efpèces peu connues & prefque toutes étrangères.
Le genre des couleuvres étant très-nombreux , &
par conséquent lès eSpèces qui le compofent, ne pouvant
pas être reconnues très-aiSément, non-Seulement
nous aurions voulu pouvoir Séparer les vipères de
celles qui pondent ; mais nous aurions déliré pouvoir
diviSer enfuite les couleuvres ovipares en deux Seétiotis
différentes. Nous avons penSé à faire ce partage d’après
la proportion de la longueur dq corps & de celle
de la queue, ainfi que d’après la grolfeur ou la forme
déliée de cette dernière partie ; mais indépendamment
que cette proportion &_ cette forme ont été jufqu’à
préfent très-peu indiquées par les Naturalises & les
Voyageurs, & que nous n’aurions pu d’après cela cl affermes
efpèces que nous n’avons pas vues, & dont nous
ne parlerons que d’après les Auteurs, nous avons cru nous
apperçevoir que cette proportion varioit Suivant l’âge
d e s S e r p e -y. s.> j 60
ou le Sexe , &c. Nous devons donc uniquement inviter
les Voyageurs ceux qui ont dans leur colleélion
un grand rnombre d’individus de la même, efpèce^, à
déterminer,: par des ' ofafervations très-multipliées, les
limites deoes variations; lorfque ces limites Seront fixées,
on pourra établir une divifion exaéte entre les deux Sections
que l’on formera dans la grande famille des couleuvres
ovipares | <$c dont les caraéfères diftinclifs feront tirés
de la groffeur de la queue & de fa longueur comparée
avec celle du corps,-Nous ne pouvons maintenant que
chercher à indiquer des Signes caraélérilliques de chaque
efpèce , très-marqués & très-faciles à faifir, afin de
diminuer j le plus polüble , l’inconvénient d’un trop
grand nombre d’efpèces renfermées dans le même
genre. Nous avons donc lailfé d’autant moins échapper
les traits de leur conformation extérieure qui ont pu
nous donner ces caraélères fenfibles, que, fans cette
attention de rechercher tous les moyens de diftinguer
les efpèces , les Naturaliftes & les Voyageurs auraient
été très-fouvent embarralfés pour les reconnoître.
Lorfqu’en effet les Serpens font encore jeunes, ils ne
reffemblent pas toujours aux Serpens adultes de leur
efpèce ;, ils, en diffèrent fouvent par la teinte de leurs
couleurs; & s’ils n’en font pas diflingués par la difpofition
générale de leurs écailles, ils le font quelquefois par
le nombre de ces pièces. On peut reconnoître facilement
leur genre ; mais il ferait fouvent difficile de