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pent préfente un mélange agréable de blanchâtre qui
en fait le fond, & de taches ou de raies jaunes,
brunes & bleues, ce qui fe rapproche beaucoup des
teintes indiquées par Bofman, & ce qui pourroit bien
n’être qu’une mauvaife expreffion d’une diftribution,
(k. de nuances de couleurs très-peu différentes de
celles que nous venons d’indiquer.
La tête du Daboie eft couverte d’écailles ovales,
relevées par une arête , & femblables à celles du
dos (a) j il parvient quelquefois à la longueur de
plufieurs pieds f î f f i l’individu que nous avons décrit,
& qui eft confervé au Cabinet du Roi, a trois pieds
cinq pouces de longueur totale, &. la queue, cinq
pouces neuf lignes (ç),
(a ) Nous ayons déjà remarqué dans d’autres articles, que le Daboie
quoique dépourvu de crochets mobiles, avoit , comme le plus grand
nombre de Serpens venimeux, le fommet de la tête couvert d’écailles
femblables à celles du dps.
(b) Dcjcripàon du Cabinet royal de Drefdej par Lilenburgj
Au relie , il a djî être affez difficile , pendant long-temps, d’avoir des
Daboie .en Europe *? les Rois Nègres , par refpeéfc pour ces Reptiles,
ayant défendu, fous peine de mort, à leurs fujets, de tranlporter ces
Serpens hors de l’Afrique, ou de livrer leur dépouille aux étrangers.
( c ) Nous avons, compté cent foixante-neuf grandes plaques fous le
ventre de cet individu , Sc quarante-fix paires de petites plaques fous
fa queue.
qu’ij
y ƒ
Les habitudes du Daboie font d’autant plus douces.,
qu’il n’eft prefque jamais obligé de’ fe défendre. Il a
peu d’ennemis à craindre dans un pays où il eft fervi
avec un refpeét religieux, & d’où l’on tâche d’é-,
carter tous ceux qui pourraient lui nuire. Les animaux
même qui feraient les plus utiles, font exclus des
contrées où l’on adore le Serpent Daboie, à caufe de
la guerre qu ils lui feraient ; le cochon particulièrement*
y qui fait fa proie de plufieùrs efpèces de Reptiles,
& qui attaque impunément, fuivant quelques
Voyageurs, les Serpens les plus venimeux , eft poür-
fuivi, dans le Royaume de Juida, comme un ennemi
public ; & , malgré tous les avantages que les Nègres
pourraient en retirer, ils ne voient, dans cet animal,
que celui qui dévore leur Dieu.
Bien loin de chercher à nuire à l’homme, le Daboie
eft fi familier, qu’il fe laifle aifément prendre
& manier, & qu’on peut jouer avec lui, fans courir
aucun danger. On diroit qu’il réferve toute fa force
pour le bien de la contrée qui le révère. Il n’attaque
que les Serpens venimeux, dont le Royaume de Juida
eft infefté ; il ne détruit que ces Reptiles funeftes , &
les infectes, ou les vers qui dévaftent les .campagnes*
Ceft fans doute ce fervice qui l’a rendu cher aux
premiers habitans du pays ou on l’adore 3 oir n’aura
rien négligé pour multiplier, ou du moins confier ver
«ne efpèce aüffi pr-écieufe; on aura attaché la plus
Serpens , Tome IL. k k