a H i s t o i r e N a t u r e z z E
animaux qui ont du fang, & particulièrement avec les.
murènes proprement dites , les anguilles, &. les autres
poiiFons , qui ont tous des nageoires plus ou moins
étendues & plus ou moins nombreufes.
Les limites qui circonfcrivent l’ordre des Serpens
font donc tracées d’une manière précife , malgré les
grands rapports qui les lient avèc les ordres voifins.
Leurs efpèces font en grand nombre ; nous en décrivons
plus de cent quarante dans cet Ouvrage :
quelques-unes parviennent à une grandeur très-confi-
dérable § elles ont plus de trente pieds , & fouvent
même de quarante pieds de longueur O ) : Toutes font
couvertes d’écailles ou de tubercules écailleux, comme
les lézards & les poiflons, qu’elles lient les uns avec
les autres; mais ces écailles varient beaucoup par
leur forme & par leur grandeur : les unes , que I on
nomme plaques, font hexagones , étroites & très-
alongées ; les autres, prefque rondes ;çu ovales, ou
rhomboïdales, ou carrées; celles-ci entièrement plates;
{a) Notes manufcrites communiquées par M. delà Borde, Correfpon-
dant du Cabinet du Roi à Cayenne ; & par M. le B(iron de Widerjpach,
Correfpondant du même Cabinet, & dans le même endroit.
« Nous liions qu’auprès de Batavia , Etabliffement HoIIandois dans.
„ les Indes Orientales % il y a des Serpens de cinquante pieds de K H
„ gueur. » EJJ’ai fur l’Hiß. naturelle des Serpens, par Charles Owen.
Londr. 1742, pag. 1
Voyez à ce füjet, dans cette Hiltoire naturelle , I article da Devin.
d e s S e r p e n s . 5
Celles-là releve.es par une arête faillante , &c. Toutes
ces diverfes fortes d’écailles font différemment combinées
dans les efpèces particulières de Serpens ; les
uns en ont de quatre fortes, les autres de trois, les
autres de deux , les autres n’en ont que d’une feule
forte ; & c’eft principalement en réunifiant les caractères
tirés de la forme , du nombre & de la pofition
de ces écailles , que nous avons pu parvenir à diftin-
guer non-feulement les genres , mais encore les
efpèces des Serpens, ainli qu’on pourra le voir dans
la Table méthodique de ces animaux.
S i, avant d’examiner les habitudes naturelles de ces
Reptiles , nous voulons jeter un coup-d’oeil fur leur
organifation interne, & fi nous commençons par con-
fidérer leur tête , nous trouverons que la boîte offeufe
en elt à-peu-près conformée comme celle des Quadrupèdes
ovipares : cependant la partie de cette boîte
qui repréfente l’os occipital, & qui efl: faite en forme
de triangle dont le fommet eft tourné vers la queue ,
ne paroît pas en général avancer autant vers le dos
que dans ces Quadrupèdes ; elle garantit peu l’origine
de la moëlle épinière , & voilà pourquoi les Serpens
peuvent être attaqués avec avantage & recevoir aifé-
ment la mort par cet endroit mal défendu.
Le relie de leur charpente offeufe préfente de grands
rapports avec celle de plufieurs efpèces de poiflons,
mais elle offre cependant une conformation qui leur eft