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les plus récens des passages à des roches que Fön est généralement
convenu en Europe de placer parmi les tracbytes.
Dans les environs de Guanaxualo dominent les porphyres a
pâte de feldspath compacte, vert de gris et vert d’olive, enchâssant
du feldspath lamelleux ( non vitreux ) , soit en cristaux
presque microscopiques (BufTa), soit eii cristaux très- grands
(Mines de San Bruno et du Tesoro). L’amphibole décomposé,
qui teint probablement en vert la masse entière de ces roches ,
ne se distingue que par des taches informes. En s’élevant vers la
Sierra (Puerto de Santa Rosa, Puerto de Varientos), le porphyre
est souvent divisé en boules à couches concentriques : sa pâte
devient vert - noirâtre , isemi - vitreuse ( pechsteinporphyr ) , et renferme
à la fois un peu de mica cristallisé et des grains de quarz.
Pi 'ès- de Villalpando les filons aurifères traversent un porphyre
vert de prase, à base de phonolithe, dans lequel ôn ne recon-
noît que quelques petits cristaux effilés de feldspath vitreux. C’est
une roche qu’on a de la peine à. distinguer du porphyrschiefer
trachytique : je l’ai vu couverte et d’un pdrphyre terreux blanc-
jaunâtre (mine de Santa-Cruz), et d’un conglomérat ancien (boca
de la mina de Villalpando), qui représente évidemment le grès
rouge et dont les couches inférieures passent au grauwacke.
Les porphyres de la région équinoxiale du Mexique renferment,
quoique bien rarement, outre quelques grenats disséminés (Izmi-
quilpan et Xaschi), du mercure sulfuré (San Juan de la Chica ;
Cerro del Fraile près de la Villa de San-Felipe; Gasave, à l’extrémité
septentrionale de là vallée de Mexico ) ; de l’étain ( El
Robedal, ët la MeSa de lés Hernandez) ; de l’alunite (Real del
Monte, d’après M. Sohneschmidt). Cette dernière substance semble
rapprocher encore davantage ces roches porphyriques des véritables
trachytes ; quoique, dans l’Amérique méridionale (péninsule
d’Araya, Cerro del Distiladero et de Chupariparu), j’aie vue un
thonschiefer qui appartient plutôt au terrain primitif qu’au terrain
intermédiaire, traversé par des filons , je ne dirai pas, d’alu-
ftite (alaunstei»), mais d’alun natif dont les Indiens vendent,.
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au marché de Cumana, des morceaux de plus d’un pouce de
grosseur. Le cinabre des' porphyres de San-Juan de la Chica,
les couches argileuses du Durasno, mêlées a la fois de houille
et de cinabre, et placées sur un porphyre très-amphibolique,
sont des phénomènes bien dignes d’attention. Ceux des géognostes
qui mettent (comme moi) plus d’importance au gisement qu’a
la composition oryctognostique des roches, rapprocheront sans
doute les porphyres et argiles du Durasno des depots de m ci cure
que présente dans les deux mondes la formation de grès rouge
et de porphyre (duché de Deux-ponts, et Cuença entre Quito
et Loxa). Les dernières couches du terrain de transition se tiou-
vent partout dans une liaison intime avec les couches lés plus
anciennes du terrain secondaire.
Le célèbre filon argentifère de Bolanos a offert sa plus grande
richesse dans une amygdaloïde intercalée au porphyre. En Hongrie,
en Angleterre, en Écosse et même en Allemagne, des roches
d’amygdaloïde et de porphyres appartiennent à la fois aux grau-
wackes, aux thonscliiefer et calcaires de transition et au grès
rouge ou grès houiller. Le porphyre métallifère de Guanaxuato
recouvre simplement le thonschiefer : il n’y forme pas en meme
temps des couches intercalées (comme dans le groupe $. 22);
mais une syénite analogue à celle que l’on voit dans la mine de
Valenciana, au milieu du thonschiefer intermédiaire, alterne des
milliers de fois, sur une surface de plus de vingt lieues carrées,
avec du grünstein de transition, entre la mine de l’Esperanza et
le village de Comangillas. Dans cette région, la roche syenitiquc
est dépourvue de métaux ; mais a Comanja elle est argentifèie,
comme elle l’est aussi én Saxe et en Hongrie.
b. Dans l’hémisphère austral. Entre les 5° et 8° de latitude j’ai
Vu des roches porphyritiques, intimement liées entre elles, couvrir
les pentes orientales et occidentales des Andes du Pérou. Ges
roches reposent, Soit sur un thonschiefer (de transition?) traversé
par des filons argentifères (Mandor, El Pareton), soit,
quand lé thonschiefer manque, sur du granité. Les unes sont