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.minerais que l'on puisse comparer pour la richesse aux gîtes du
Pérou et du Mexique. Je n'ai même pas vu de porphyres de
transition ni de porphyres de grès rouge dans la chaîne côtière
de Venezuela, dans la Sierra de la Parime, ni dans les plaines
entre l’Orénoque, le Rio Negro et la rivière des Amazones. Je
11e connais à l'est des Andes qu’un petit lambeau de terrain tra-
chytique, près de Parapara (bord septentrional des Llanos de
Caracas), où, dans un lieu infiniment intéressant pour la géo-
gnosie, de la phonolithe et du mandelstein avec pyroxène sont
superposés à des serpentines et des thonschiefer de transition :
mais ces phonolithes se trouvent sur la lisière de la Cordillère
de Caracas, qui se lie par Nirgua, Tocuyo et le Paramo de Ni-
quitao aux Andes de Merida. M. d’Eschwege a trouvé au Brésil
quelques porphyres intercalés par couches dans des formations
primitives de granite-gneis ; mais il pense que ce vaste pays est
également dépourvu de formations indépendantes de porphyre
de transition, de trachyte, de basalte ou de dolérite. En Amérique,
la prodigieuse longueur du cours des fleuves et le nombre
de leurs affluens facilitent, par l’examen des pierres roulées, la
connoissance des contrées qu’on n’a pu parcourir. Entre Carare
et Honda j’ai ramassé, au milieu d’un terrain de grès, des frag-
mens de trachytes que la rivière de la Magdeleine reçoit des
Andes d’Antibquia et de Herveo (Nouvelle-Grenade).
Quant à la nature des formations de porphyre accumulées
dans la bande occidentale et montagneuse de l’Amérique du Sud
et du Mexique, qui n’est qu’une prolongation de cette même
bande, nous y ferons connoître deux groupes bien distincts. Le
premier (§• 2 1 ) , non métallifère, repose immédiatement sur
des roches primitives; le second (§. 23) , souvent métallifère,
repose sur un thonschiefer ou sur des schistes talqueux avec calcaire
de transition : l’un et l ’autre, par leur gisement et leur
composition, se rapprochent quelquefois des porphyres trachy-
tiques, comme les porphyres du groupe S* 22 se rapprochent de
ceux du grès rouge.. En effet, les porphyres de transition des
Andes dtl Pérou et du Mexique se trouvent souvent recouverts
de trachytes, tandis que les porphyres de quelques parties de
l ’Allemagne sont recouverts de la formation secondaire du gres
rouge, qui renferme à son tour des porphyres et du mandelstein.
Dans l’Amérique équinoxiale les limites entre les porphyres de
transition et les véritables trachytes , reconnus pour être des
roches volcaniques, ne sont pas faciles a fixer. En s’élevant des
porphyres qui renferment les riches mines d’argent de Pachuca,
de Real del Monte et de Moran (porphyres dépourvus de quarz,
souvent abondans en amphibole et en feldspath commun), vers
les trachytes blancs avec perlite et obsidienne de lOyamel et
du Cerro de las Navajas (montagne des Couteaux, à l’est de
Mexico) ; en passant, dans les Andes de Popayan, des porphyres
de transition recouverts sur quelques points de calcaire noir a
petits grains, aux trachytes ponceux qui entourent le volcan de
Puracè, on trouve des roches porphyriques intermédiaires que
l ’on est tenté de regarder tantôt comme des porphyres de transition,
tantôt comme des trachytes. H y a plus encore : au milieu
de ces porphyres du Mexique, si riches en minérais d’or et d argent,
on observe des couches (Yiilalpando près de Guanaxuato)
dépourvues d’amphibole, mais riches en cristaux effilés de feldspath
vitreux. On ne sauroit les distinguer des phonolithes (por-
phyrschiefer) du Biliner-Stein en Bohème. Généralement, comme
le savant professeur de minéralogie à Mexico, M. Andrès del Rio ,
un des élèves les plus distingués de l’école de \ î emer, 1 avoit
observé avant moi; généralement, les porphyres de transition
de la Nouvelle-Espagne contiennent à la fois deux especes de-
feldspath , le commun et le vitreux. Il m’a paru que le dernier
devient plus abondant dans les couches supérieures, à mesure
que l’on approche des porphyres trachyliques.
Dans la partie équinoxiale du nouveau continent on est tout
aussi embarrassé de la liaison des porphyres souvent argentifères
avec les trachytes qui renferment des obsidiennes, qu’on l’est en
Europe de la liaison intime des dernières roches de transition