De quel âge sont les calcédoines et les jaspes disséminés dans' les
Monti Madoni de Sicile ?
Le calcaire alpin de Cumanacoa (Amérique méridionale)
renferme, comme celui de Grosôrner (Thuringe), des cristaux de
roche disséminés. Ces cristaux ne se trouvent pas dans des cavités
, mais enchâssés dans la roche, comme le feldspath l’est dans
le porphyre, et comme le cristal de rpche ou le boracite le sont
dans des gypses modernes.
Le soufre natif, que nous avons déjà vu dans le quarz grenu
du terrain primitif et dans le gypse de transition (Suhlin près
de Bex), reparoit dans le calcaire alpin (Pyrénées, près d’Orthès
et près de la forge de Bielsa; Sicile, Yal de Noto et Mazzara),
et dans le gypse feuilleté (Nouvelle-Espagne, Pateje près Teco-
sautla) qui appartient à cette dernière formation. Cependant la
majeure partie du soufre dont abondent les régions équinoxiales
de l’Amérique, se rencontre dans les traehytes porphyriques et
dans les argiles du terrain pyrogène.
Les opérations de Bouguer et de La Çondamine ayant été
faites dans une portion des Andes où dominent les formations
de traehytes, il s’est répandu en Europe, parmi beaucoup de
fausses idées sur la structure des Cordillères, celle de l’absente
des coquilles et des formations calcaires dans la région équinoxiale.
Encore vers la fin du dix-huitième siècle, l’Académie
des sciences invita M. de La Peyrouse ( Voyage, T. I ,p . 169)
de rechercher «s’il est vrai que près de la ligne, ou plus que
« l’on s’en approche, les montagnes calcaires s’abaissent jusqu’à
« n’ètre plus qu’au niveau de la mer.» Dans des ouvrages plus
récens (Greenough, Crit. examination of Geology, p. 288) on
révoque 'en doute l’existence des ammonites et dès bélemnites
dans l’Amérique du Sud. En faisant connoître la superposition
des roches en différentes parties du nouveau continent, j’ai in diqué
a quelle hauteur prodigieuse s’élèvent les couches coquillères
de zechstein dans les Cordillères du Pérou et de la Nouvèlle-Gre-
nade. Il ne faut pas croire que les grandes révolutions qui ont
enseveli les ariimaux pélagiques, se soient bornées a tel ou tel
climat.
Dans les régions les plus éloignées les unes des autres nous
trouvons, dans la formation du zechstein ou calcaire alpin,
des giyphites (G. aculeatd), des enlroques (formant d’après l’observation
curieuse de M. de Buch, dans beaucoup de parties
de l’Allemagne, une couche distincte sur la limite du calcaire
alpin et du grès houiller) ; des térébratulites ( T. alatus, T. la-
cunosus, T. trigondlus) ; des pentacrinites d’une grande longueur;
un trilobite du schiste cuivreux, qui, génériquement, n’est peut-
être point encore suffisamment examiné (T . bituminosus) ; des
ammonites (plus rares que dans le muschelkalk et dans les
marnes du calcaire du Jura), quelques orthoceratites ; des poissons
qui avoient déjà fixé l’attention des anciens (Aristot., Mirai.
auscultât., ed. Beckmanniana, c. 75; Livius, lib. 42, c- 1),
des ossemens de monitor, peut-être même (Tocayma et Cumanacoa
dans l’Amérique meridionale) de crocodiles; des empreintes
de lycopodiacées et de bambusaeees; point de 1 raies
fougères; mais, ce qui est très - remarquable (marnes bitumineuses
de Mansfeld ) , des feuilles de plantes dicotylédones analogues
aux feuilles du saule. On observe que les coquilles du
calcaire alpin (Ammonites ammonius, A. amaltheus, A. hircinus,
Nautilites ovatus, Pectinites textorius, Pectinites salinarius, Gra phites
gigas, G. aculeatus, G. arcuatus, Dlytuhies rosi rat us )
sont moins disséminées dans la masse entière delà roche, comme
c’est le cas dans les deux formations du muschelkalk et du calcaire
du Jura, qu’accumulées sur certains points, et souvent a
de grandes hauteurs. Sur des étendues de pays très-considerables,
le calcaire alpin paroit quelquefois dépourvu de débris organiques.
Nous avons indiqué dans les pages précédentes les formations
de l’Amérique équinoxiale qui appartiennent au zechstein. Ce
sont, dans la chaîne du littoral de Caracas, les calcaires de
Punta Delgrada , de Cumanacoa et du Cocollar, renfermant,