que la superposition d’une roche sur une autre très-ancienne ne
nous éclaire pas sur l’époque, de sa formation, il reste des doutes
sur l’âge relatif de beaucoup d’euphotides. M. de Buch a vu celle
du Haut-Valais (Saas, Mont-More) placée au-dessus du micaschiste;
celle de Sestri, au nord du golfe de la Spezzia, sous le
thonschiefer (de transition?) de Lavagna. M. de Raumer, dans
son excellent ouvrage sur la Silésie inférieure, place le schiller- 4
fels du Zobtcnberg parmi les formations primitives ; M. Kefcrstein
y range l’euphotide du llarz (entre Neustadt et Oderkrug), qui
renferme du titane ferrifere (nigrine) disséminé. Je pense aussi
que les serpentines du Heideberg près de Z e ll, et celles que
l’on trouve entre Wurlitz et Kotzau, où elles renferment du
pyroxène - diopside, sont très-anciennes. Toutes ces serpentines
des montagnes de Bareuth m’ont paru intimement liées au
schiste amphibolique (hornblendschiefer ) et au schiste chlori-
riteux (cbloritscbiefer). Elles offrent des propriétés magnétiques
très-remarquables, que j’ai fait connoître en 1796, et qui depuis
ont été l’objet des recherches plus exactes de MM. Goldfuss,
Bischof et Schneider. En jetant un coup d’oeil général sur les
euphotides des deux continens, on ne sauroit se refuser d’admettre
plusieurs formations,, d’un âge relatif assez distinct. Les
euphotides que j’ai observées à file de Cuba, à Guanaxuato,
au Mexique, et à l’entrée des Llanos de Venezuela, sont liées
soit à la sjénite, soit au calcaire noir, et me semblent bien décidément
des euphotides de transition, de même que l’euphotide
(serpentine stratifiée en couches assez minces : direct. N. 52° E. ;
incl. 70° NO. ; épaisseur 10 toises) de la cime de la Bochelta
de Gênes, que j’ai observée en 179O et i 8o5, et qui est intercalée
à un thonschiefer de transition qui alterne avec du calcaire noir.
Les euphotides de la Spezzia, de Prato et de tout le Siennois,
que MM. de Buch et Brocchi considèrent Comme de formation
primitive ou de formation de transition très-ancienne, parois-
sent à M. Brongniarl, qui les a récemment examinées avec beaucoup
de soin, appartenir aux formations secondaires, ou tout
( 97 )
au plus aux formations de transition les plus récentes. Les géo*
gnostes célèbres que je viens de nommer, sont assez d’accord sur
le gisement immédiat de ces euphotides de l’Italie, c’est-à-dire
sur la détermination oryctognostique des roches qui se trouvent
au-dessous et au-dessus de l’eupholide; mais ils diffèrent sur l’âge
de formation que l’on doit assigner géognostiquement à ces roches
en contact avec l’euphotide. C’est ainsi qu’en géographie ou con-
noit quelquefois avec précision le gisement d’un îlot, par rapport
aux îles voisines ; tandis que la longitude absolue de tout
l ’archipel, sa plus grande proximité de l’ancien ou. du nouveau
continent, restent encore incertaines.
T e r r a i n s d e t r a n s i t i o n *
Le terrain de transition réunit, d’après M. Wemer, des roches
qui offrent dans leur composition beaucoup d’analogie avec celles
des terrains primitifs, mais qui alternent avec des roches fragmentaires
ou arénacées (élastiques, agrégées5 roches de transport).
Quelques débris de corps organiques (des empreintes de roseaux,
de palmiers et de fougères arborescentes; des madrépores, pen-
tacrinites, orthocératites, trilobites, hystérolithes, etc.) y parois-
sent de préférence, je ne dirai pas dans les roches supérieures,
ou les moins anciennes de cet ordre, mais en général dans les
roches non feldspathiques et dont la masse ne présente pas un aspect
très-cristallin. Ce sont surtout les belles observations de
MM. de Buch et Brochant qui ont étendu les limites des terrains
de transition. Ces limites sont plus faciles à fixer vers le haut,
où commencent les terrains secondaires , que vers le bas, où
finissent les terrains primitifs. J’ai rappelé ailleurs comment,
par les micaschistes antliraciteux et les thonschiefer verts, les
roches de transition se lient aux roches primitives : comment, par
les porphyres à feldspath vitreux, elles se lient aux tenu ins
volcaniques, et par les grauvvackes à petits grains et les porphyres
abondant en cristaux de quarz, au grès rouge et aux
porphyres des terrains secondaires. Dans les régions les plus
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