(Qozir). les calcaires de la Tarantaise et du petit Saint-Bernard*
qui renferment des cristaux de feldspath disséminés, et qui constituent
une espèce de roche porphyroïde à base calcaire, se retrouvent
dans des formations analogues des Alpes de Carinthie.
Ce phénomène d’association de la chaux et du feldspath est
d’autant plus remarquable que le feldspath lamelleux et les cal*
caires grenus et compactes paraissent manifester partout ailleurs,
dans leurs rapports géognosliques, une espèce de répulsion beaucoup
plus prononcée que celle qu’on remarque dans quelques
pajs entre l’amphibole et le calcaire. Des micaschistes et des
gneis de transition ont été regardés long-temps comme exclusivement
propres à la région sud.ouest dés Alpes ; mais ils se
retrouvent dans les terrains de thonschiefer et porphyre du Caucase,
et dans le terrain de porphyre et syénite de Saxe et de
Hongrie. Cependant, en général, la formation qui lait l’objet
de cet article, et qui est caractérisée à la fois par l’absence des
porphyres et par la fréquence des calcaires grenus et talqueux,
des quarz micacés et des anthracites, paraît avoir plus favorisé
le développement des micaschistes et des gneis de transition que
les grandes formations de porphyres et syénites, ou de thonschiefer
et grauwacke. C’est au contraire dans ces deux dernières que se
trouvent plus abondamment les granités de transition, roches
cristallines, grenues, non feuilletées, presque dépourvues de
mica, et appartenant géognosliquement (lors même qu’elles ne
renferment aucune trace d’amphibole) à la syénite, comme les
-micaschistes et les gneis de transition appartiennent au quarz
micacé. Les sjénites, soit qu’elles forment’ de simples couches
dans les thonschiefer verts, soit qu’elles constituent avec les
porphyres une formation indépendante, préludent pour ainsi
dire aux granités de transition 5 les quarz compactes, schisteux
et mélangés de feuillets de mica (quarz du terrain calcaire an-
thraciteux, quarz du terrain de thonschiefer et porphyre), préludent
aux micaschistes et à ces gneis de transition que l’on a
tres-justement désignés comme des micaschistes porphyroïdes à
cristaux (et noeuds) de feldspath. Ce sont ces modes divers de
développement des granités au sein des roches syénitiques, des
gneis et des micaschistes au sein des roches quarzeuses, qui nous
font concevoir pourquoi les gneis et micaschistes se trouvent
associés ( environs de Meissen en Saxe, et pente septentrionale
du Caucase) bien plus rarement au granité des terrains de transition,
qu’à celui des terrains primitifs. On pourrait dire que
les granités du premier de ces terrains ne sont que des bancs
de syénite avec suppression d’amphibole, et que la plupart des
micaschistes de transition ne présentent que des modifications
(de certains états) d’un quarz micacé, dans lequel le mica devient
plus abondant. Cependant ces changemens par développement
intérieur ne se font pas toujours de la même manière.
Quelquefois aussi (vallée de Müglitz en Saxe) le granité de
transition naît immédiatement du thonschiefer, et les syénites
de Meissen et de Prasitz passent à la fois au granité et au gneis
intermédiaires.
Yoici les séries de roches calcaires, schisteuses et arénacées
alternantes, qui,constituent la formation que nous plaçons à la
tête des terrains de transition.
Calcaires grenus talqueux, souvent veinés, schisteux, fétides
(comme le marbre grenu et blanc de Pile de Thasos), mêlés
de grains ou noeuds de quarz, et renfermant (Sainte-Foix) des
couches d’une serpentine de transition. Calcaire compacte jaunâtre,
quelquefois gris et renfermant des cristaux de feldspath
(Bonhomme, petit Saint-Bernard et vallée de la Tarantaise).
Poudingues ou conglomérats calcaires à pâte grenue et à fragmens
compactes (brèche tarentaise de Yillette). Ces trois roches, qui
forment une sous-division du groupe.S. 20, alternent entre elles
et avec les schistes de la série suivante. Les calcaires compactes
de transition ressemblent quelquefois au calcaire du Jura-, d’autres
fois ils passent au calcaire à petits grains. Le calcaire sac-
eharoïde talqueux, souvent blanc et veiné, prend l’aspect des
beaux marbres primitifs du Penteîique (Cipolino), de l’IIymelte