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III. Lhonschiefer de transition renfermant des GRAUWACKES, DÉS
GRÜNSTEIN ? DES CALCAIRES NOIRS, DES SYENITES ET DES PORPHYRES.
S- 22. C’est la grande formation de thonschiefer qui traverse
les Pyrénées occidentales, les Alpes de la Suisse entre Ilanlz et
Glaris, et le Nord de l’Allemagne depuis le Harz jusqu’en Belgique
et aux Ardennes, et dans laquelle dominent le grauwacke
et les calcaires ; ce sont les tlionschiefer et gneis de trânsition
du Cotentin, de la Bretagne et du Caucase; ce sont les roches
schisteuses placées en Norwége au-dessous des porphyres et syé-
nites zirconiennes, c’est-à-dire, entre ces porphyres et les roches
primitives ; ce sont les tlionschiefer verts, avec calcaires noirs,
serpentine et grünstein, de Malpasso dans la Cordillère de Venezuela,
et les thonschiefer avec syénites de Guanaxuato au
Mexique. Nous avons exposé plus haut le gisement de ces roches
dans les différens pays que nous venons de nommer : il' s’agit
a présent de les considérer dans leur ensemble, et de séparer les
résultats de la géognosie des notions purement locales qu’offre là
géographie minéralogique. Le groupe $. 22 repose, comme les
deux groupes précédens, immédiatement sur le terrain primitif:
il se distingue du premier (§. 20) par l’absence presque totale
des calcaires grenus stéatiteux ; du second ( §. 2 1 ) , pa r la fréquence
des tlionschiefer et des grauwackes. Les formations suivantes,
intimement liées entre elles, appartiennent à ce groupe
(S- 2 2 ), qui est un des mieux connus et des plus anciennement
étudiés :
Thonschiefer, avec des co u ch es de q u a rz c o m p a c te , d e g ra u w
a c k e , d e c alca ire n o ir , d e ly d ie n n e , d ’am p é lite c a rb u ré e , d e
p o F p h y re , de g r ü n s te in , d e g ra n ité à p e tits g ra in s , d e sy én ite
e t de s e rp e n tin e ;
Grauwacke ( e t grès q u a rz e u x );
Calcaire noir.
Ces roches, ou sont isolées, ou alternent les unes avec les
autres, ou forment des couches subordonnées.
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J’ai discuté plus haut (S- 15) les caractères qui distinguent
assez généralement le thonschiefer primitif du thonschiefer de
transition : j’ai fait observer que les caractères tirés de la composition
minéralogique des roches n’ont pas la valeur absolue
qu’on a voulu quelquefois leur assigner ; et que, pour les
employer avec succès, iLfaut avoir recours en même temps au
gisement, à l’intercalation ou à l’absence de couches fragmentaires
(grauwackes, conglomérats), et aux débris de corps organisés
, qui manquent totalement aux terrains primitifs et que
l’on commence à trouver dans les terrains de transition. Les
thonschiefer de ce dernier terrain se distinguent par leur variabilité,
par une tendance continuelle à changer de composition
et d’aspect; par le nombre des bancs intercalés ; par des passages
fréquens, tantôt brusques, tantôt insensibles et lents, à l ’ampé-
lite, au kieselschiefer, au grünstein, ou à des roches porphy-
roïdes et syénitiques. Sans doute que ces changemens, ces effets
d’un développement intérieur, se font aussi remarquer dans quelques
roches primitives. M. de Charpentier observe que les granités
gneis des Pyrénées, qui renferment presque toujours un
peu d’amphibole disséminé dans la masse, sans être pour cela
des syénites, et que l’on croit primitifs sans être des plus anciens ,
présentent un grand nombre de couches étrangères, par exemple,
des couches de micaschiste, de grünstein et de calcaire grenu.
Dans cette même chaîne de montagnes, le micaschiste primitif
contient de la chiastolithe disséminée, substance généralement
plus commune dans le thonschiefer de transition. Les Alpes de
la Suisse, surtout le passage du Splügen, si bien décrit par M.
de Buch, offrent un micaschiste du terrain primitif qui passe
insensiblement à un porphyre dont la pâte de feldspath compacte
enchâsse des cristaux de feldspath lamelleux et de quarz.
Cependant, en général, ces changemens sont moins fréquens
parmi les formations primitives que parmi les formations de
transition.
Quelque intime que soit la liaison que l’on observe entre les
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