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superposée au gneis, et en partie (?) recouverte de micaschiste
primitif; la syenite du Paramo de Yamoea (pente orientale
des Andes du Pérou, près des villages indiens de Colascy et
de Chontaly), placée sur le granité de Zaulaca et recouverte
par le schiste du lac de Hacatacumba. Comme ce schiste, à
son tour, supporte un porphyre vert de transition, et que ce
porphyre supporte un calcaire gris noirâtre, mais coquillier
(San-Felipe, province de Jaen de Bracamoros), il reste très-
douteux si la syénite de Yamoea et le schiste de Hacatacumba
ne sont pas aussi des roches de transition, et par conséquent plus
neuves que les syenites du Cerro Munchique dans les Andes de
Popayan. Les syénites composées de feldspath blanc et d’amphibole
vert du pied de Mont-Blanc (Cormayeux), et les syénites
de Biela, liees a des euphotides , sont-elles primitives?
S erpentine primitive?
S- 9. Les grandes formations d’euphotide (gabbro ou roches
serpentineuses ) sont postérieures au tlionschiefer primitif, et
appartiennent en partie déjà aux roches de transition. La petite
formation que nous désignons ic i,’ est analogue à celle de Zce-
bhtz en Saxe : elle repose sur du gneis, et n’est recouverte par
aucune autre roche. Dans 1 Amérique méridionale la serpentine
(sans diallage métalloïde, mais avec grenats) des montagnes
de 1 Higuerote (près San-Pedro, entre la ville de Caracas et les
vallées d’Aragua ) paroît analogue à celle de Saxe : elle repose
sur le gneis talqueux de Buenavista, qui passe, cè qui est assez
rare dans ces contrées, a un micaschiste grenatiferc. Cependant,
comme on ne voit aucune roche superposée à ces serpentines
leur âge reste un peu douteux. Ce qui me paroit prouver l’ancienneté
des serpentines de l’Higuerole, c’est qu’avant de pa-
roître comme formation particulière et indépendante, elles se
montrent comme des couches subordonnées au gneis-micaschiste,
à peu près comme les serpentines de la vallée d’Aoste.
C alcaire primitif.
§. 10. Existe-t-il une formation indépendante de calcaire
grenu parmi les roches primitives? Ou tous ces calcaires grenus,
comme on l’a admis assez généralement jusqu’ic i, ne sont-ils
que des bancs subordonnés au gneis, au micaschiste, aux granités
de nouvelle formation et au thonschiefer? Dans les Pyrénées
(vallée de Yicdessos) M. de Gharpentier regarde le calcaire
grenu quelquefois noirâtre et mêlé de graphite, et renfermant
de grandes masses de pyroxène (lherzolite, augitfels) et des
couches de grünstein, comme une formation étendue et indépendante.
Cette autorité est sans doute de beaucoup de poids.
Au sud de l’équateur, sur le plateau de Quito (au Cebollar et
aux bords du Rio Machangara, près Cuença ; Portete, dans le
Llano de Tarquin ), on trouve placé sur le micaschiste ( de Gua-
sunto et du Ganar) un calcaire blanc, à gros grain, ressemblant
au plus beau marbre de Carare, et alternant avec des couches
calcaires presque compactes, rubanées et tellement translucides
qu’on s’en sert, dans les couvens et les chapelles, en guise de
glaces pour les fenêtres. J’ai regardé long-temps ce calcaire grenu
de Cuença, dépourvu de pétrifications, comme une formation
primitive et indépendante; mais il n’est couvert que de grès
rouge de Nabon, et une formation très-analogue (Tolonta près
de Chillo), placée au milieu d’un terrain de trachytes et de
porphyres de transition, rend très-douteux l’âge de la formation
de Cuença. Les bancs de calcaires primitifs, subordonnés aux
roches de granite-gneis, sont beaucoup plus rares dans l’Amérique
équinoxiale que dans les Pyrénées et les Alpes. En examinant
avec soin les granites-gneis de la Parime, entre les a.e et
8.e degrés de latitude boréale, je n’ai pas vu un seul de ces
bancs.
III. Micaschiste primitif.
S> 1 1. Le micaschiste (schiste micacé, glimmerschieferj repose
le plus souvent sur le gneis, d’autres fois immédiatement