(vallée de la Bien ta entre Carpane et Primolano), à l’ile de
Cuba (entre le Potrero de Jaruco et le port du Batabano), au
Mexique (plateau de Chilpansingo ), donnent à la surface du
sol, qui est hérissé de petits rochers pointus, un aspect très-
particulier.
Dans la France occidentale, une bande non interrompue de
calcaire jurassique s’étend, d’après M. Boué,, duS. E. au N. O.,
depuis Narbonne et Montpellier jusqu’à la^ Rochelle, séparant
vers le nord les terrains de transition de la Vendée et le terrain
primitif du Limousin. Sur les côtes de Normandie, les assises
marneuses et oolithiques ont pris un développement beaucoup
plus grand qu’en Allemagne. Nous citerons, d’après les recherches
intéressantes de M. Prévost, les couches superposées entre
Dieppe et le Cotentin, en commençant, comme toujours, par
les couches ses plus anciennes : i.° calcaire à gryphées arquées
et calcaire lithographique (Le Vay, Issigny), renfermant quelques
lignites et superposé au terrain de transition : 2.° argiles
inférieures et oolithes (argiles des Vaches-noires, alternant avec
du lias à débris d’ichthyosaures ; oolithes grises de Dive, ferrugineuses,
mêlées d’argile avec lignites et avec pétrifications nombreuses
de madrépores, de modioles, de Gryphoea cimbium et
d’ammonites y oolithes blanches) : 3.° calcaire de Caen ; les
çouches inférieures avec des nodules de silex, avec peu de coquilles
(ammonites, bélemnites), et avec quelques ossemens de
crocodiles 5 les couches supérieures à polypiers (coral-rag) et
à trigonies renfermant des cérites entièrement analogues à celles
trouvées au-dessus de la craie ; 4-° argiles supérieures du cap la
Hève, de couleur bleuâtre, avec lignites, débris de crocodiles
(Honfleur) et bancs calcaires moins développés qu’à Gàen. On
voit que dans cette partie de l’Europe les lignites percent à
travers toutes les couches du calcaire jurassique, et que cette
formation, en faisant abstraction des argiles intercalées, se compose
de trois grandes assises, savoir, de calcaire à gryphées
arquées, yl’oolithes, et de calcaire à polypiers et à trigonies.
En Angleterre, la formation du Jura, se prolongeant sans
interruption du Yorkshire au Dorsetshire, remplit tout l’espace
entre le red mari (grès bigarré) et la craie; car on n’y connoit
entre le calcaire du Jura et le red mari aucune formation qui
soit analogue de composition au muschelkalk et au quadersand-
stein, deux roches qui souvent manquent également sur le continent.
Les géognostes anglois et écossois, qui, dans ces derniers
temps, ont étudié la charpente de leur pays avec un zèle infatigable,
distinguent les assises du calcaire jurassique par des dénominations
en partie très-caractéristiques, et dont plusieurs
rappellent les subdivisions reconnues sur le continent : 1 .° Lias,
avec peu de silex, couvrant le red mari salifère, analogue au
calcaire à gryphées arquées du continent ; les deux tiers d'en-
haut sont une masse argileuse bleue alternant avec des lits calcaires
; vers le bas ces lits augmentent d’épaisseur, deviennent
blancs et passent à des couches lithographiques (ossemens dich-
thyosaures, près de vingt espèces d’ammonites, bélemnites).
2.0 Système inférieur d’ooliihes, savoir : oolithes mêlées de sable,
terre à foulon, grand banc oolithique (great oolilhe) avec débris
de coquilles, schiste oolithique de Stonesfield, foreslmarble,
cornbrash et kelloway-rock, calcaires coquiHiers et arénaces.
5.° Système moyen d'oolithes, savoir : argile d’Oxford (clunchclay
de M. Smith), sables et conglomérats calcaires (calcareous grit),
coral rag ou calcaire à polypiers, avec madrépores et échinites.
4.“ Système supérieur des oolithes, savoir : argile bleue de
Kimmeridge, un peu bitumineuse, analogue aux argiles bleues
du cap la Hève en Normandie, qui sont aussi supérieures au
calcaire à polypier et aux oolithes f*portlandstone, avec ammonites
; purbeckstone, calcaire argileux pétri de coquilles, alternant
avec des marnes et des gypses. J a i suivi les divisions de
MM. Smith, Pldlipps et Conybeare, qui diffèrent un peu de
celles qu’a adoptées M. Buekland. Les trois systèmes d’oolithes
d’Angleterre sont séparés par des formations argileuses. Quant a
la structure oolithique même , nous avons déjà lait observer