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plus haut qu’on en trouve des traces dans les formations les
plus differentes : il y a quelques bancs d’oolithes, d’après MM. de
Gruner et Esclier (Alpina, T. I V , p. 36g ) , dans le calcaire de
transition de la Suisse, dans le grès houiller (Freiesleben, Kup-
fersch., B. IV , p. 123) , dans le calcaire alpin ou zechstein
( Hartlepool dans le Northumberland ) , dans le grès bigarré
(Thuringe; Yic en Lorraine), et dans le muschelkalk.
Couches subordonnées : hornstein (silex) en petits bancs continus;
calcaire magnésifère (Nice); calcaire fétide et gypse avec des
traces de sel gemme (Kandern; voyez Mérian, Umgeb. von Basel,
p. 36) ; grès argileux et micacé, quelquefois siliceux, intercalé
dans les assises à gryphites ( Hemmiken, Waldburgstubl ;
Lons-le-Saulnier) ; fer oxidé globuliforme (bohnenerz), à la
fois dans le calcaire du Jura (Neufcliâtel; Fricktbal ; Warten-
berg en Souabe), et entre ce calcaire et la molasse ou grès tertiaire
à lignite (Àrau, Baden); bouille avec impressions de fougères
(?) et mêlée de pyrites (Neue Welt, Bretzweil).
Pétrifications : après les formations supérieures à la craie., le
calcaire du Jura est celle dont les débris fossiles ont été le mieux
déterminés en Angleterre, en France et dans la Suisse occidentale.
Elle renferme, de même que des terrains plus anciens
encore ( le quadersandstein et le zechstein avec schiste cuivreux ) ,
des coquilles pélagiques mêlées à du bois, à des ossemens de
grands sauriens d’eau douce, et, si l'on ne s’est pas trompé dans
la détermination zoologique, à des ossemens de didelphes (marnes
de Stonesfield). J’ignore si le mélange de coquilles marines et
fluviatilesr si évident dans la plupart des formations tertiaires,
a été observé avec certitudrP'dans les terrains au-dessous de la
craie. Là où la formation jurassique est presque dépourvue de
marnes et d’oolithes (Franconie, flaut-Palatinat ; Carniole, entre
S. Sesanne etTriest), des couches très-puissantes sont entièrement
dépourvues de pétrifications. Les débris de quadrupèdes
ovipares, de poissons et de tortues, se trouvent presque dans
toutes les assises, dans les plus récentes (purbeckstone), comme
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dans les plus anciennes (lias) : cependant les dernières en offrent
le plus ; et il paroit qu’elles ne renferment que l’ichthyo-
saurus (proteosaurus de sir Everard Home) et le plesiosaurus,
qui est un animal analogue, et non les véritables crocodiles. Cette
différence dans la distribution des reptiles a été également observée
par M. Prévost sur les côtes occidentales de la France. Les
ossemens de l’ichtbyosaurus s’y ti’ouvent (principalement?) dans
les couches calcaires (lias) des argiles inférieures aux oolithes,
tandis que les crocodiles ne se rencontrent qu’au-dessus des
oolithes. En Angleterre ôn distingue, d’après MM. Smith,
Philipps etConybeare, parmi le nombre prodigieux de coquilles
pétrifiées dont on n’a encore pu reconnoitre que le genre, les
espèces suivantes : Ammonites giganteus, A . excavatus, A. JDun-
cani, A. Banlcsii, A. angulatus, A. Grenoughi, Nautilus striatus,
N. truncatus, Trochus dimidiatus, T. bicarinatus, Trigonia cos-
tatà, T. clavellata, Terebratula intermedia, T. spinosa, T. digona,
Ostrea gregaria, O. palmaia, Modiola loevis, M. depressa, M. minima,
Pentacrinites caput Medusæ, P . basaltiformis, etc. Quoique
les espèces d’ammonites (au nombre de vingt), de bélemnites et
de pentracinites, décrites dans le lias, ne soient pas identiques
avec celles du muschelkalk, il me paroit toujours bien remarquable
de voir accumuler ces trois familles dans des roches d’un
âge si rapproché, entre les dernières assises du zechstein (calcaire
alpin) et les premières ou plus anciennes du calcaire jurassique.
MM. Prévost, Lamouroux et Brongniart vont enrichir la
géognosie zoologique des recherches profondes qu’ils ont faites
sur les coquilles et les zoophytes trouvées sur les côtes de France,
entre Dieppe et le Cotentin, en Franche-Comté et en Suisse.
Nous nous contenterons, en attendant, de consigner ici les corps
fossiles qu’offre le calcaire jurassique du continent, depuis Geneve
jusqu’en Franconie, d’après un travail que j’ai fait sur les catalogues
de M. de Schlottheim : Chamites jurensis, Belemnites giganteus,
Ammonites planulatus, A . natrix, A. compnmatus, A.
discus, A. Bucklandi, Myacites radiatiis, Telliniies solenoides,