cède immédiatement au grès rouge liouiller, un calcaire de
transition placé sous le grès houiller, enfin, des formations plus
recentes que la craie.- Les seules difficultés que présente la
multiplicité de ces dénominations géographiques, consistent
dans le choix des noms et dans le degré de certitude que l’on
a acquis sur le gisement ou l’âge relatif de la roche à laquelle
on rapporte les autres. Les géognostes anglois cherchent sur Je
continent leur lias et leur red-marl; les géosnostes allemands
leur bunte sandsiein et leur muschelkalk. Ces mots se trouvent
associes dans l’esprit des voyageurs à des souvenirs de localités.
Il ne s agit par conséquent, pour faire naître des idées précises,
que de choisir des localités assez généralement connues et qui
sont célébrés, soit par l’exploitation des mines, soit par des
ouvrages descriptifs.
Pour diminuer les effets des vanités nationales, et pour rattacher
les nouveaux noms à des objets plus importans, j’avois
propose, il y a long-temps ( 1795 ) , les dénominations de pierre
calcaire alpine, et calcaire du Jura. Une partie des Hautes-Alpes
de la Suisse, et la majeure partie du Jura, sont sans doute
formées de ces deux roches : cependant les noms, aujourd’hui
généralement reçus, de calcaire alpin ( zechstein ) et de calcaire
du Jura, devroient être, à ce que je pense, modifiés ou entièrement
abandonnés. Les assises inférieures des montagnes du
Jura, remplies de gryphites, appartiennent à une formation
plus ancienne, peut-être au zechstein ; et une très-grande partie
du calcaire des Alpes de la Suisse n’est certainement pas du
zechstein; mais, d’après MM. de Buch et Escher, du calcaire
de transition. D vaut donc mieux choisir les noms géographiques
des roches parmi les noms de montagnes isolées et dont
toute la masse visible 11’appartient qu’à une seule formation,
que de les emprunter, comme je l’ai fait à tort, à des chaînes
entières. J’avois pensé, et beaucoup de géognostes ont partagé
cette opinion, que le calcaire du Jura ( calcaire à cavernes
de Franconie) étoifgénéralement placé, sur le continent^
au-dessous du grès de Nehra ( bunte sandstein ) , entre ce grès
et Je zechstein. Des observations postérieures ont prouvé que le
nom de calcaire du Jura avoit été avec raison appliqué à des
roches qui sont très-éloignées des montagnes de la Suisse occidentale;
mais que la véritable place géognostique de celte
formation (lorsqu’il n’y a pas suppression des formations inférieures)
se trouve bien au-dessus du grès de Nebra, entre le
muschelkalk (ou le quadersandstein?) et la craie. Un nom géographique,
justement appliqué à plusieurs roches analogues,
nous rend attentif a leur identité de gisement; mais la place
que des roches homonymes doivent occuper dans la série totale,
n’est bien déterminée que lorsque le nom géographique
a été choisi après avoir acquis une certitude entière sur leur
gisement. Les géognostes se trouvent encore dans une position
semblable, en fixant l’âge relatif de la molasse d’Argovie (na-
gelfluhe ) et du quadersandstein de Pirna ( grès blanc de
M. de Bonnard), deux roches très-récentes, qui ont été très-
bien étudiées séparément, mais dont les rapports entre elles
et avec la ciaie et le calcaire du Jura n’ont été que très-récemment
éclaircis. On peut être assez sur d’avoir rencontré
dans le nouveau continent des roches identiques avec la molasse
ou le quadersandstein, sans pouvoir prononcer pour cela
sur leurs rapports avec toutes les autres secondaires ou tertiaires.
Quand des formations ne se touchent pas immédiatement, et
qu’elles 11e sont pas recouvertes par des terrains d’un gisement
connu, on ne peut juger de leur ancienneté relative que d’après
de simples analogies.
Les termes de la série géognostique sont ou simples ou complexes.
Aux termes simples appartiennent la plupart des formations primitives
: les granités, les gneis, les micaschistes, les thon-
schiefer, etc. Les termes complexes se trouvent en plus grand
nombre parmi les roches de transition c’est là que chaque
formation comprend un groupe entier de roches qui alternent
périodiquement. Les termes de la série n’y sont pas des calcaires