phénomène curieux d’alternance dans des formations les plu*
éloignées les unes des antres. Comme des filons remplis de
grünstein, de syénites et de masses pyroxéniques, traversent,
dans plusieurs parties des deux continens, les granités primitifs,
les thonschiefer, les porphyres de transition, les calcaires Secondaires
et même les formations supérieures à la craie, plusieurs
géognostes célèbres ont soupçonné que les roches problématiques
des rives de l’Avisio (Lavis) pourraient bien être des
masses volcaniques, des coulées de laves venues d’en bas ( de
l’intérieur de la terre) par des crevasses. Ce soupçon paraît fortifié
par l’analogie des roches cristallines, que l’on assure être
indifféremment superposées à des formations d’un âge très-différent
( an calcaire alpin, au calcaire du Jura et à là craie); mais
les grandes massés de quarz qui entrent dans la composition:
des roches appelées par MM. de Marzari et Breisîak granités
secondaires, semblent éloigner ces roches problématiques des
productions modernes des volcans. Il faut espérer que des observations
souvent répétées sur les lieux vont bientôt lever tous
ees doutes. L’incrédulité dédaigneuse est aussi funeste aux sciences-
qu’une trop grande facilité à adopter des faits incomplètement
observés. Il faudra surtout distinguer entre des masses (trachyti-
ques?) qui se sont répandues sur des formations secondaires et
qui seulement leur sont superposées, et des masses (amphiboli-
ques, pyroxéniques, syénitiques) qui pourraient leur être intercalées.
Cette différence de gisement seule peut être l’objet d’une
observation directe ; le problème de l’origine' des couches cristallines
superposées ou intercalées appartient à la géogonie.
Beaucoup dérochés très - anciennes ne sont peut-être aussi que
des nappes de matières fondues ; et les questions géogoniques
auxquelles donnent lieu les roches de Fassa, peuvent en partie
s’appliquer aux porphyres et aux grünstein pyroxéniques intercalés
au grès houiller. Il faut décrire dans chaque formation ce
qu’elle renferme, et ce qui la caractérise. La géognosie positive
s’arrête à la connoissance des gis cm eus.
III. D épôts ARénAcÉs et calcaires ( marneux Et ooliîhiQues ) ,
PLACÉS ENTRE LE ZECHSTEIN ET LA CRAIE , ET LIES A CES DEUX
TERRAINS.
En remontant depuis le terrain de transition par les roches
secondaires au terrain tertiaire, le phénomène de l'alternance
entré des couches calcaires et arénacées devient de plus en plus
frappant. On voit alterner d’abord des calcaires intermédiaires
blancs et cristallins ( Tarantaise), oü compactes et carburés,
avec des grauwackes; puis se succèdent le grès rouge, le calcaire
alpin ou zechstein, le grès bigarré (red mari), le muschelkalk
(calcaire de Goettingue), le quadersandstein (grès de Koenigstein),
le/calcaire du Jura (formation oolithique), le grès vert ou grès
secondaire à lignites (green sand), la craie, le grès tertiaire à
dignités (argile plastique), le calcaire parisien, etc. Je rappelle
ici six alternances de douze formations intermédiaires, secondaires
et tertiaires (arénacées et calcaires), d’après leur ancienneté
relative, comme si, dans un seul point de la terre, ces roches
s’étoient toutes simultanément développées. Par la suppression
fréquente de quelques-unes d’entre elles, surtout du grès bigarré
, du muschelkalk et du quadersandstein , le calcaire
(oolithique) du Jura repose parfois immédiatement sur le calcaire
alpin (Andes du Mexique et du Pérou, Pyrénées, Apennins).
Les dépôts que nous réunissons dans cette troisième grande
division (§§, 2q—33) , forment à peu près tout le terrain de sédiment
moyen de M. Brongniart. J’ai craint d’employer les dénominations
qui ont rapport à des limites si différemment tracées
par les géognostes modernes. M. Conybeare, dans l ’excellent ouvrage
qu’il a récemment publié avec M. Pliilipps sur la Géologii
de l’Angleterre, distingue les terrains en surmoyens, moyens e
sousmoyens [supermedial, médial et submediaï). Tant de divisior
systématiques ajoutent peut-être à la difficulté qu’offre déjà
synonymie des roches.