de trachytes, et les Cordillères des Andes, trachytiques sur d’immenses
étendues, sont souvent entièrement dépourvues de basaltes.
Ni le Chimborazo, ni le Cotopaxi, ni l’Antisana, ni le
Pichincha, n’offrent de véritables rocbes basaltiques ; tandis que
ces roches, caractérisées par l’olivine, séparées en belles colonnes
de trois pieds d’épaisseur, se rencontrent sur le meme plateau
de Quito, mais loin de ces volcans, à l’est de Gualla-
bamba, dans la vallée du Rio Pisque. Près de Popayan les basaltes
ne recouvrent pas les dômes trachytiques de Sotarà et de
Puracè ; ils se trouvent isolés sur la rive occidentale du Cauca,
dans les plaines de Julumito. Au Mexique, le grand terrain basaltique
du Valle de Santiago (entre Valiadolid et Guanaxuato),
est très-éloigné des volcans trachytiques du Popocatepetl et de
l’Orizava. Tous ces basaltes que nous venons de nommer (Gual-
labamba, Julumito et Santiago) reposent probablement aussi, à
de grandes profondeurs, sur un sol trachytique; mais nous ne
considérons ici que l’isolement, la séparation des montagnes de
basaltes et de trachytes.
En général, dans les Cordillères du Mexique, de la Nouvelle-
Grenade, de Quito et du Pérou, les formations trachytiques l’emportent,
pour la masse, de beaucoup sur les formations basaltiques
; ces dernières peuvent même être considérées comme très-
rares, en les comparant à celles qui traversent l’Allemagne de
l’est à l’ouest, entre les parallèles de 5o° et de 5i a. Cette même
prépondérance du terrain trachytique sur le terrain basaltique
s’observe en Hongrie. « Partout, dit M. Beudant avec beaucoup
« de justesse, partout ou les masses de trachy te se sont dévelop-
« pées sur une grande échelle, on ne trouve que des lambeaux
« peu considérables de basalte, et réciproquement, dans les lieux
« où le terrain basaltique est extrêmement développé , il n’existe
« que peu ou même point du tout de trachyte. » ( Voy. minér.
en Hongrie, t. I I I . , pag. 5o o , 58y— 58g.) On diroit que ces
deux terrains se repoussent; et comme les cratères des volcans
encore actifs se sont constamment ouverts dans les trachytes, il
ne faut pas être surpris que ces volcans et leurs laves restent
aussi éloignés des basaltes anciens. (Humboldt, Rel. histor. 1 . 1 ,
pag. 154- )
Malgré cet antagonisme, ou plutôt cette inégalité de développement,
que nous avons déjà remarqué dans les granités et
les gneis-nùcaschistes, dans les calcaires et les schistes de transition
, dans le grès rouge et le zechstein ou calcaire alpin, les
trachytes et les basaltes offrent sur d’autres points du globe les
affinités géognostiques les plus intimes. Si les grandes masses
basaltiques (Hesse; Forez, Velay et Yivarais, Ecosse; Veszprim
et lac Balaton) restent géographiquement éloignées des grandes
masses de trachytes ( Siebengebirge; Auvergne; montagnes de
Matra, Yihorlet et Tokay;' Cordillère occidentale des Andes de
Quito ) , des lambeaux du terrain basaltique ne s’en trouvent
pas moins pour cela superposés à ces mêmes trachytes. (Buch,
Rriefe aus Auvergne, p. 28g ; Id ., Trapp-Porphyr, p. 1 — 141.
Ramond, Niv. géologique, p. 18, 60 — 73.) Les monts Euga-
néens (basaltes du Monte Venda près des cônes trachytiques de
Monte Pradio, Monte Ortone et Monte Rosso ) , les penchans
des montagnes qui constituent le groupe du Mont Dore , les
environs de Guchilaque au Mexique (Cerro del Marquès, 1537
toises) et de Xalapa (Cerro de Macultepec, 788 toises), présentent
des exemples frappans de cette réunion des deux terrains feld-
spathiques et pyroxéniques. Tantôt ce sont des buttes de basalte
prismatique qui sortent du terrain de trachyte ; tantôt ce sont de
larges coulées de basaltes, souvent interrompues et formant des
gradins et des plateaux, qui sillonnent èt recouvrent ce terrain.
Il resuite de ces observations, que les plus grandes masses de
basaltes gisent immédiatement dans les formations primitives
intermédiaires et secondaires, tandis que d’autres masses beaucoup
moins considérables, d’un tissu entièrement identique. et
présentant le plus souvent l’apparence d’anciennes coulées de
laves lithoïdes, sont superposées au terrain trachytique. Les uns
et les autres enveloppent quelquefois des fragmens de granité,