le manque cTempreinl.es de corps organisés ; c’est un raisonne«!
ment fonde sur des inductions, et des analogies plus ou moins
contestées, qui doit décider sur la volcanicité ou la non - volcani-
ctté d’une formation. Entre les produits que le plus grand nombre
des géognostes, je pourrois dire tous ceux qui ont vu l’Italie,
1 Auvergne, les Canaries .et les Andes, considèrent comme décidément
ignés (porphyres à base d’obsidienne, porphyres semi-
vitreux, porphyres trachytiques), et les porphyres qui, parleur
composition, par la présence du quarz, par l’absence du feldspath
vitreux, de l’amphibole et du pyroxène, se rapprochent
des porphyres du grauwacke, se trouvent placées, dans la Cordillère
des Andes, des couches dont Ja base passe à la phono-
lilhe (a la base du porphyrschiefer) , et dans lesquelles le feldspath
vitreux, l’amphibole et quelquefois même le pyroxène
remplacent progressivement le feldspath commun. On ne sait
alors où finissent les porphyres qu’on est convenu d’appeler de
transition, et où commencent les trachytes.
Je ne doute pas que de nouveaux voyages, et l ’examen ap-
prolondi des roches feldspathiques intermédiaires et de celles
que renferme le grès rouge, ne répandent plus de jour sur ce
problème intéressant; dans l’état actuel de nos connoissances,
je me laisserai guider dans la séparation des porphyres et des
trachytes des Andes, moins par des idées de composition, que
par des idees de gisement. Il est extrêmement rare de rencontrer
dans les véritables trachytes de l’Amérique équinoxiale du
feldspath commun; mais le feldspath vitreux, l’amphibole et
le pyroxène s’observent à la fois dans ces roches et dans les
porphyres §§• 21 et 23, qui sont en partie recouverts d’un calcaire
noir de transition et de grès rouge secondaire. On rencontre
également peu de quarz dans les porphyres de l’Amérique
équinoxiale et dans les trachytes; cette substance caractérise, au
contraire, la plupart des porphyres de l’Europe, SS- 22 et 24.
Son absence totale est cependant si peu un indice certain d’une
formation trachytique, qu’il se trouve, quoiqu’en petites mas.
pes, dans quelques trachytes des Dardanelles, de la Hongrie et
du Chimborazo. M. de Buch a observé près des basaltes d’Àn-
trim un porphyre très-analogue à ceux du grès rouge et renfermant
à la fois, et du quarz et du feldspath commun disséminés,
et des couches intercalées de perlstein et d’obsidienne. Ce phénomène
se répète aussi dans les trachytes des Monts Euganéens.
Le mica et surtout les grenats paroissent, très-rarement, dans
les porphyres de transition des deux continens; mais ils se montrent
également dans les trachytes de l’ancien volcan de Yanaurcu,
au pied du Chimborazo et dans les conglomérats trachyliques
de l’Europe. Les porphyres, aussi bien que les trachytes des
Andes, offrent de superbes colonnes : la masse des trachytes co-
1 onnaires est quelquefois tellement compacte qu’on a de la peine
à y découvrir des pores et des gerçures.
Il résulte de ces données, que les caractères de composition
(caractères absolus et isolés, par lesquels on voudroit distinguer
les porphyres de transition et les trachytes des Cordillères) sont
très-incertains : c’est l’ensemble de tous les caractères oryctognos-
tiques, c’est le passage d’une roche à l’état vitreux, ce sont
l’obsidienne, le perlstein et les masses scorifiées qu’elle enchâsse,
ce cont des rapports de gisement, qui la font reconnoitre comme
trachyte. On se décide d’ailleurs plus facilement à nommer certaines
formations des trachytes, qu’à prononcer sur l’origine
prétendue qeptunienne de quelques autres. Les trachytes et les
porphyres de transition peuvent être également superposés aux
roches primitives; ce ne sont pas les roches qui les supportent,
mais celles dont elles sont recouvertes, qui doivent guider le
géognoste. Le plus souvent les trachytes et les porphyres des Cordillères
ne sont pas recouverts par d’autres formations; mais,
partout où ce recouvrement a lieu et où la roche superposée est
indubitablement de transition, cette superposition seule décide,
selon moi, le problème de classification que Ton veut résoudre.
Les trachytes ne servent de base qu’à d’autres produits ignés :
très-rarement (Hongrie) à des formations tertiaires identiques avec