
 
		U .  P orphyres  et  S yénites  de  transition  recouvrant  immédiatement 
 LES  ROCHES  PRIMITIVES,  GALCA1RE  NOIR  ET  G rÜNSTEIN. 
 S-  2i.  C'est  la  grande  formation ,  dépourvue  de  grauwacke,  
 de  l’Amérique  méridionale.  Elle  offre  des  problèmes  assez  difficiles  
 à  résoudre,  et  embrasse  les  porphyres  de  transition  des  
 Andes  de Popayan  et  de. cette  partie  du  Pérou  que  j’ai  traversée  
 en  i’evenant  de  la  rivière  des  Amazones  aux  côtes  de  la  Mer  du  
 Sud.  A^ rant  de donner la description  détaillée  de  cette formation,  
 je  jetterai  un  coup  d’oeil  général  sur  les  roches  porphyroïdes  de  
 l’Amérique  équinoxiale,  roches  qui  ont  été  l’objet  principal  de  
 mes  recherches  géognostiques.  Si  en  Allemagne  et  dans  une  
 grande  partie  de  l’Europe,  comme  l’observe  très-bien  M.  Mohs,  
 le  grauwacke cractérise  de  préférence  les  terrains  intermédiaires,  
 on peut,  dans  la  région  équinoxiale  du  nouveau  continent,  regarder  
 les  porphyres  comme  le  type  principal  de  ces  terrains.  
 Aucune  autre  chaîne  de montagnes  ne  renferme  une  plus grande  
 masse  de  porphyres  que  les Cordillères ,  qui  s’étendent  presque  
 dans  le  sens  d’un  méridien,  sur  une  longueur  de  2000  lieues  de  
 l’un  à  l’autre  hémisphère.  Ces  porphyres,  en  partie  riches  en  
 minerais  d’or  et  d’argent  (§.  23) ,  sont  le  plus  souvent  associés  
 aux  trâehytes  qui  les  surmontent  et  à  travers  lesquels  agissent  
 encore  les  forces  volcaniques.  Cette  association  de  roches  métallifères  
 aux  roches  produites  ou  altérées  par  le  feu  étonneroit  
 moins  les  géognostes  d’Europe,  si  elle ne  s’étendoit  pas  à  l’or  et  
 à  l’argent;  mais  seulement  au  fer  oligisle,  au  fer oxidulé,  au  fer  
 titané  et  au  cuivre  muriaté.  C’est  un  des  phénomènes  les  plus  
 frappans  et  les plus  contraires  aux opinions  qui  ont  été  partagées  
 long-temps  par  les  hommes  les  plus  célèbres!  Cependant,  et  il  
 est  nécessaire  de  bien  préciser  ce  fait,  il  y  a  proximité  dans  le  
 gisement,  quelquefois  analogie  dans  la  composition,  et  non-  
 identité de  formation.  La méthode,  que nous  avons  adoptée,  de  
 circonscrire  les  différens  terrains  d’après  leur  superposition  et  la  
 nature  des  roches  qui  les  recouvrent,  servira,  je  m’en  flatte,  à 
 (  l l 5   ) 
 jeter  quelque  lumière  sur  les  rapports  qü’on  observe  entre  les  
 porphyres  de  transition,  les  trachytes  et  les  porphyres  (secondaires) 
   du  grès  rouge.  J’indiquerai  en  même  temps  les  lieux  où  
 l’on  11’a  point  encore  découvert  dans  la  nature  des  limites  aussi  
 tranchées  que  semble  l’exiger  l’état  actuel  de  nos  divisions  systématiques. 
 Les  porphyres  de  l’Amérique méridionale  peuvent  être  considérés  
 de  deux  manières,  selon  leur  position  géographique,  et  
 selon  la  différence  que  présente  l’âge  de  leur  formation.  En  Europe, 
   nous  trouvons  les porphyres  et syénites de transition  (Saxe,  
 Vosges,  Nonvége)  généralement  éloignés  des  trachytes  (Sieben-  
 gebirge  près  de  Bonn ;  Auvergne)  :  il  arrive cependant  aussi  que  
 les  porphyres  et  les  trachytes  se  trouvent  réunis  (Hongrie),  et  
 alors  les  premiers  sont quelquefois métallifères.  Dans  l’Amérique  
 méridionale  les  porphyres  et  les  trachytes  sont  tous  accumulés  
 sur  une  bande  étroite  dans  la  partie  la  plus  occidentale  et  la  
 plus  élevée  du  continent,  au  bord  de  cet  immense  bassin  de  
 l’océan  Pacifique,  qui  est  limité,  du  côté  de  l’Asie,  par  les  volcans  
 et  les  roches  trachytiques  des  îles Kuriles,  Japonoises,  Philippines  
 et  Moluqués.  A  l’est  des  Andes,  dans  toute  la  partie  
 orientale  de  l’Amérique  du  Sud,  sur  une  étendue  de  terrain  de  
 plus  de  5oo,ooo  lieues  carrées,  soit  dans  les  plaines,  soit  dans  
 des  groupes  de montagnes  isolées,  on  ne  connoit  encore  ni  du  
 porphyre  de  transition,  ni  du  véritable  basalte  avec d iv in e ,  ni  
 du  trachyts,  ni  un  volcan  actif.  Les  phénomènes  du  terrain  
 trachytique paroissent  restreints  à  la crête  et à  la lisière des Andes  
 du  Chili,  tlu  Pérou,  de  la Nouvelle-Grenade,  de Sainte-Marthe  
 et  de  Merida.  J’énonce  ce  fait  d’une  manière  absolue,  pour  
 exciteu les voyageurs  à  l’éclaircir  davantage ou  à  le  réfuter.  Dans  
 cette  même  région,  qui  s’étend  de  la  pente  orientale  des  Andes  
 vers  les  côtes  de  la  Guiane  et  du  Brésil,  on  a  trouvé  de fo r ,  du  
 platine,  du  palladium,  de  l’étain  et d’immenses  amas de  fer  spé-  
 culaire  et  magnétique;  mais,  au  milieu  de  beaucoup  d’indices  
 d’argent  sulfuré  ou  muriaté,  on  n’y   a  pas  découvert  un  gîte  de