( 22 );
ne formeroient qu’un seul terrain, et les premières pourroient
être regardées comme intercalées dans un terrain posterieur au
développement des êtres organisés et qui pénétreroit à une profondeur
inconnue dans l’intérieur du globe. J’avoue qu’aucüne
observation directe n’a pu être citée jusqu’ici pour etayer ces
suppositions. Les fragmens de roebes que j’ai vus enchâsses dans
les laves lithoïdes des volcans du Mexique, de Quito et du Vésuve,
et que l’on croit arracïiés aux entrailles de la terre, semblent
appartenir à des roches altérées de granité, de micaschiste,
de syénite et de calcaire grenu, et non a des grauwaekes et a
des calcaires à madrépores.
On a conservé, dans le tableau des roches, les grandes divisions
connues sous le nom de terrains primitifs, intermediaires
, secondaires et tertiaires. Les limites naturelles de ces
quatre systèmes de roches sont le tbonschiefer avec ampelite et
pierre lydienne, alternant avec des calcaires compactes et des
grauwaekes, la formation des houilles et les formations qui succèdent
immédiatement à la craie. En géognosie, comme dans
la botanique descriptive ( phytographie ), les sousdivisions ou
les petits groupes des familles ont des caractères plus tranches
que les grandes divisions ou les classes. C’est le cas de toutes
les sciences dans lesquelles on s’élève de l’individu aux espèces,
des espèces aux genres, et de ceux-ci à des degrés d’abstraction
encore supérieurs. Une méthode repose nécessairement sur des
abstractions diversement graduées, et les passages deviennent plus
fréquens à mesure que les caractères sont plus complexes. Les
terrains intermédiaires de Werner, que M. de Buch a limités
le premier avec la sagacité qui le distingue (Moll’s Jahrbücher,
1798, Band 2, pag. 254), tiennent, par le thonschiefer am-
péliteux, les syénitès à zircons, les granités quelquefois dépourvus
d’amphibole, et les micaschistes anthraciteux, aux terrains
primitifs, tandis que les grauwaekes à petits grains et les cal-
• caires madréporiques et compactes les lient aux grès houillers
et aux calcaires des terrains secondaires.
. ( 23 y
Des porphyres de formMions très - différentes ont leur siège
principal parmi les roches de transition; mais ils débordent,
pour ainsi dire, en masses considérables vers les terrains secondaires
, où ils se lient au grès houiller, tandis qu’ils ne
pénètrent dans le terrain primitif que comme des couches
subordonnées et de peu d’épaisseur. Le mouvement progressif,
ou, si j’ose me servir de ce mot impropre, l’étendue de Yoscillation
de la serpentine et de l’euphotide, est très-différent.
Ces roches de dialiage, constituant plusieurs formations distinctes
, rarement recouvertes, et d’un gisement difficile à vérifier
, s’arrêtent presque à la limite inférieure des terrains
secondaires ; vers le bas elles percent bien avant dans les terrains
primitifs au-delà du micaschiste. La craie semble offrir
une limite naturelle 'aux terrains tertiaires , que MM. Cuvier
et Brongniart ont caractérisés les premiers', et avec justesse,
comme des terrains entièrement différens des dernières formations
secondaires, décrites par l’école de Freyberg ( Géogr. miner,
des environs de Paris, pag. 8 et g). Frappé des rapports qui
existent entre le terrain tertiaire et les couches sous la craie,
M. Brongniart a même proposé récemment de désigner les
formations tertiaires sous le nom de terrains secondaires supérieurs.
(Sur le gisement des ophioliihes, pag. 37 ; comparez
aussi les discussions géognostiques très-intéressantes que ren-.
ferme le Traité des roches de M. de Bonnard, pag. i 38, 210
et 212. )
La distinction des quatre terrains que nous venons de nommer
successivement, et dont trois sont postérieurs au développement
de la vie organique sur le globe, me paroit digne d’être
conservée, malgré le passage de quelques formations à des formations
différentes, et malgré les doutes que plusieurs géo-
gnostes très - distingués ont fondés sur ces passages. La classification
des terrains marque de grandes époques de la nature',
par exemple, la première apparition de quelques animaux pélagiques
(zoophytes, mollusques céphalopodes) et la destruction