La seconde méthode, qui procède par séries et qu’on pôM»
roit appeler algorithmique, indique les roches, non d’une manière
imitative, non par Y étendue figurée, mais par une hotütion
spéciale. Toute la géognosie de gisemens étant un problème de
séries ou de succession, simple ou périodique, de certains termes,
les diverses formations superposées peuvent être exprimées par
des caractères généraux, par exemple, par les lettres de l'alphabet.
Ces notations, appliquées à différentes parties de la physique
générale 1 dans lesquelles on examine la juxtaposition des
choses, ne sont pas des jeux de l’esprit. Dans la géognosie positive,
elles ont le grand avantage de fixer l’attention sur les
rapports les plus généraux de position relative, d’alternance et
de suppression de certains termes de la série. Plus on fera abstraction
de la valeur des signes (de la composition et de la structure
des roches), mieux on saisira, par la concision d’un langage
pouf ainsi dire algébrique, les rapports les plus compliqués
du gisement et du retour périodique des formations. Les signes
ce, $3 y 3 ne seront plus pour nous du granité, du gneis et du
micaschiste; du grès rouge, du zechstein et du grès bigarré; de
la craie, du grès tertiaire à lignites, et du calcaire parisien ; ce
ne seront que des termes d’une série, de simples abstractions
de l’entendement. Nous sommes loin de prétendre que le géo-
gnoste ne doive pas étudier, jusque dans ses rapports les plus
intimes, la composition minéralogique et chimique des roches,
la nature de leur tissu cristallin ou de leurs masses; nous vou-
1 A v an t la grande découverte de la p ile de V o lta , j’a v o is , dans mon
ouvrage sur YIrritation de la fibre nerveuse, in d iq u é par une notation
p a r t ic u liè r e quels é to ien t les cas o ù , dans une ch a în e de métaux hé té ro
gèn e s e t de parties hum id e s in te rp o sé e s , l ’ e x cita tion m u s cu la ire avoit
l i e u , quels é to ien t les cas où le co u ran t g a lv an iq u e é to it arrêté. L a
s im p le in sp e c tion des séries e t de la position re sp e ctive des termes
(é lém en s de la p i le ) p ouvoit fa ire ju g e r du ré su ltat de l ’ expé rien c e .
(H um b o ld t , V ersuche über die gereiste Muskel- und Nervenfaser, T. I ,
p. 2 3 6 .)
Ions seulement qu’on fasse abstraction de ces phénomènes lorsqu’il
ne s’agit que de la succession et de Y âge relatif.
Si les lettres de l’alphabet représentent ces roches superposées,
des deux séries;
O* , $ , y 3 ^ • * • * *
et, afè 3 /3 , (2y , ƒ < . i 4,
la première indique la succession des formations simples et
indépendantes : granite, gneis, micaschiste, thonschiefer ou
muschelkalk, grès de Kdnigsstein ( quadersandstein), calcaire
jurassique et grès vert à lignites (soirs la craie). La seconde indique
l’alternance de formations simples avec des formations
complexes : granite, granile-gneis, gneis, gneis-mieaschiste, micaschiste,
thonschiefer (pages 65, 67); ou, pour donner un
exemple tiré de terrains de transition (page 99) , calcaire à
orthocératites, calcaire alternant avec du schiste, schiste de transition
seul, schiste et grauwacke, grauwacke seul, porphyre de
transition. . . . . . Dans les formations complexes, c’est-à-dire,
dans celles qui offrent l’alternance périodique de plusieurs couches,
on distingue quelquefois trois roches différentes, qui ne passent
pas les unes aux autres dans le même groupe ,
ou «3/83 a&y, T' . . . ;
d p 'y 5 ct(io y jSfltg • • • • » • >
Selon que dans le terrain de transition des couches alternantes
de granite, de gneis et de micaschiste; dans le terrain de transition,
des couches alternantes de grauwacke, de schiste et de
calcaire, ou de grauwacke, de schiste et de porphyre , ou de
schiste, de grauwacke et de grünstéin, constituent une même
formation. Dans le terrain de transition, comme nous l’avons
exposé plus haut, le thonschiefer oü le grauwacke seuls ne sont
pas les termes de la série. Ces termes sont tous complexes ; ce
sont des groupes, et le grauwacke appartient à la fois à plusieurs
de ces groupes. Il en résulte, que le terme formation de
ai