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En Hongrie, le terrain trachytique paroit s’étre formé entre
l’époque des terrains secondaires et celle des terrains tertiaires.
M. Beudant, qui a donné sur les roches de trachyte le traité
le plus complet que nous possédions, les a vues reposer sur des
grünstein (Kremnitz, Dregely, Matra ) et sur des calcaires de
transition (Glashütte, Neusohl ). Les conglomérats trachytiques
recouvrent aussi en Hongrie des grauwaekes schisteux, et même
un calcaire magnésifère, qui paroit appartenir à la formation
du Jura. Dans cette partie orientale de l’Europe, le grès àlignites,
le calcaire grossier et d’autres roches tertiaires sont superposés à
leur tour à ces conglomérats. Des superpositions semblables de
grès, de gypse, et de calcaires d’une origine très - récente, ont
été observées par M. de Buch et par moi aux îles Canaries et
dans les Cordillères des Andes. D’après un excellent observateur,
M. Breislak ( Allas géol., pl. 3g ) , les trachytes des Monts Eu-
ganéens reposent (Schivanoja, près de Castelnuovo ) sur le calcaire
du Jura; mais dans la région du monde la plus abondante
en roches trachytiques, dans la partie occidentale du nouveau
continent, tant au nord qu’au sud de l’équateur, je n’ai vu
nulle part les trachytes se faire jour à travers des formations
si modernes.
Les résultats de gisement les plus importans qu’ont offerts
mes voyages dans la zone volcanique des Andes ( 1801 — i 8o4) ,
se réduisent aux faits suivans. Toutes les cimes les plus élevées
des Cordillères sont des trachytes. Les volcans actuels agissent
tous par des ouvertures formées dans le terrain trachytique. Ce
terrain embrasse par zone une grande partie des Cordillères ; mais
il s’étend rarement vers les plaines, et les volcans encore enflammés
, loin d’être solitaires ou associés par groupes de forme
irrégulière plus ou moins circulaire, comme en Europe (Ramond,
ISiv., f . 45; Ilumb., Rel. hist., T. I I , p. 16 ) , se suivent,
à la manière des volcans éteints de l’Auvergne et dés cratères
brûl ans de l’ile de Java, par files, tantôt dans une série, tantôt sur
deux lignes parallèles. Ces lignes sont dirigées généralement
61b )
(montagnes de Guatimala, de Popayan , de los Pastos, de Quito,
du Pérou et du Chili) dans le sens de l’axe des Cordillères, quelquefois
(Mexique) elles font avec cet axe un angle de 70°. La
même où les trachytes, par leur accumulation, ne couvrent pas
le sol entier, ils se trouvent comme éparpillés en petites masses
sur le dos et la crête des Andes, s’élevant en forme de rochers
pointus au sein des roches primitives et de transition. Les trachytes
et les basaltes se montrent rarement réunis, et ces
deux, systèmes de roches semblent se repousser mutuellement.
De véritables basaltes avec olivine ne forment pas des couches
intercalées dans le trachyte; mais lorsqu’ils se trouvent rapprochés
des trachytes (entre Quito et la Villa de Ibarra; Ju-
lumito à l’ouest de Popayan; vallée de Santiago dans la Nouvelle
- Espagne ; Cerros de las Cuevas et de Canoas près du volcan
de Jorullo), ce sont les basaltes et les mandelstein qui recouvrent
ces derniers. Les roches trachytiques ont leur siège principal
dans le terrain de transition, dans les grandes formations de
syénites et de porphyres (§§. 21 et 20, antérieures et postérieures
aux prauwaekes et aux tlionscliiefer, surtout dans la
première de ces formations, qui recouvre immédiatement les
roches primitives. Lorsque, dans les Andes, les trachytes pa-
roissent couvrir des granités avec amphibole ou des gneis et
des micaschistes verts et stéatileux, il reste douteux si ces
dernières roches, loin d’être primitives, n’appartiennent pas
plutôt au terrain de transition. On peut regarder comme egalement
problématique, si ces apparences de recouvremens, ces superpositions
des roches trachytiques sur des formations préexistantes
ne sont pas plutôt de simples appositions, et si le trachyte
( Extentam iumeficit humum, ceu spiritus oris Tendere vesuam
solet, aut direpta bicomis Tara a capri ; tumor ille loci permansit,
et alti Collis habet speciem, longoque induruit a\o, dit Ovide,
illeiamoT'ph., lib. LA, du cône soulevé de Trécène dans l ’Argo-
lide), si le trachyte, dis-je, en soulevant et en brisant l’ancienne
croûte du globe, n’est pas sorti perpendiculairement sous la
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