lion du Potosi et d’Izmiquilpan, reparaît, quoique très-rarement,
dans les trachytes des Andes : j’en ai trouvé dans le volcan de Yana-
Urcu (trachyte noir); M. Beudant en a recueilli Bans les perlites
lithoides d’Hongrie.
Je doute aujourd’hui de l’existence de l’olivine dans le terrain
trachytique des Cordillères : ce que j’avois pris pour cette substance,
étoient des grains de pyroxène d’une teinte très-peu
foncée. L’olivine appartient peut-être exclusivement aux terrains
basaltiques et à quelques laves lithoides. M. de Buch l’a
reconnue parmi les éjections du volcan de Jorullo, qui forme
un tissu à petit grain d’olivine, de feldspath vitreux et de mica
jaune. Il n’y a aucune trace d’amphibole ni de pyroxene, quoique
ce volcan se soit fait jour à travers un terrain de trachyte.
M. Beudant doute aussi de la présence de l’olivine dans les tra-
cliytes de Hongrie, même dans ceux du groupe de Vihorlet. Lorsque
des chimistes se seront occupés plus spécialement des trachy tes
des Cordillères, qui offrent une si grande variété de roches, on y
découvrira probablement aussi de l’acide muriatique (comme au
Sarcouy en Auvergne) et dumica commun mélangé de titane oxidé,
comme au Vésuve. (Soi’et, Sur les axes de double réfraction, 1821,
p. 5g.)
Les observations que l’on peut faire sur le gisement des roches
volcaniques, offrent plus d’intérêt encore que l’étude de leur
composition. Les trachytes du volcan éteint de Tolima (S- 7)
semblent sortir d’un granité postérieur au gneis primitif. J’ai vu-
paroitre ( Alto del Roble ) le micaschiste ( page 85 ) sous les
trachytes des volcans encore brûlans de Popayan. Les granités à
travers lesquels les dômes trachytiques du Baraguan et de Her-
veo (Ervè) se sont fait jour, sont peut-être d’un âge plus récent
que le micaschiste. L’observation de gisement la plus importante
que j’ai faite dans l’immense plateau entièrement trachytique
de Quito (espèce de volcan polystome), a rapport aux
trachytes de Tunguragua. Après avoir cherché en vain, pendant
plus de six mois,' quelque trace de roches vulgairement appelées
d’origine neptunienne, j’ai trouvé, près du pont de cordage de
Penipe (Rio Puela, 1240 toises), sous les trachytes noirs semi-
vitreux, souvent colonnaires , du cône encore enflammé de
Tunguragua, un micaschiste verdâtre, a surface striee et soyeuse,
renfermant des grenats et ressemblant aux micaschistes du terrain
primitif (voyez plus haut, p. 73). Cette roche repose sur
un granité syénitique, composé de beaucoup de feldspath verdâtre
lamelleux et à gros grains, de peu de quarz blanc, de
tables hexagones de mica noir, et de quelques cristaux effiles
d’amplïibole. La cassure du granité offre un aspect stealiteux,
et prend, au souffle, une teinte vert d’asperge. Ces syénites et
ces micaschistes avec grenats rappellent ceux que MM. de Buch
et Escolar ont découverts dans l’archipel des Canaries, en blocs,
au milieu des terrains trachytiques de Fortaventura et de Palma.
(Humboldt, Rel. hist'., T. I , p. 64o). Il est très-certain que
les roches de Penipe, qui n’appartiennent peut-être qu’au terrain
de transition , sont en place; qu’elles viennent au jour sous
un véritable trachyte grenu , et non sous une roche fragmentaire,
sous un conglomérat trachytique, comme c’est le cas a
Vie, à Aurillac et à S. Sigismond (Buch, Trapp-Porphjr, p.
x4i ) : mais, sans percer une galerie dans le flanc de Tunguragua
, il est impossible de décider s’il y a superposition, si le
trachyte recouvre le micaschiste sur une grande étendue, comme
la craie recouvre le calcaire du Jura, ou si le trachyte, en
brisant les roches plus anciennes et en s’élevant perpendiculairement
, s’est simplement incliné vers les bords sur le micaschiste
adjacent. Autour du cône trachytique de Cayambe on
trouve aussi du micaschiste avec épidote, et un granité qui abonde
en mica brun et jaune. Plus au nord, dans les Cordillères du
Popayan, en montant au village de Puracè, j’ai vu, sous le
grand volcan de ce nom , près de Santa - Barbara, le trachyte
semi-vitreux appuyé sur une syénite porphyrique (avec feldspath
commun ) : cette syénite est bien visiblement superposée
sur un granité de transition abondant en mica (p. 29). Ait