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 fragmens  empâtés  dans  les  roches  de  transition  et  les  roches  
 secondaires),  la  géognosie  positive  ne  prononce  point  sur  la  
 nature  de  ces  liquides  dans  lesquels,  d it-o n ,  les  dépôts  se  
 sont  formés,  sur  cés  eaux  de  granité,  de  porphyre  et  de  gypse,  
 que  la  géologie  hypothétique  fait  arriver,  marée  par  marée,  
 sur  un  même  point  du  globe. 
 Dans  le  tableau  des  formations  je  n’ai  point  indiqué  l’inclinaison  
 des strates  comme  caractère  géognostique.  Nul  doute  que  
 la  discordance  de  deux  roches  (Ungleichfôrmigkeit  der  Lage-  
 rung),  c’est-à-dire,  le  manque  de  parallélisme  dans  leur  direction  
 et  leur  inclinaison,  ne  soit  le  plus  souvent  une  preuve  évidente  
 de  l’indépendance  des  formations ;  nul  doute  que  la  
 grande  inclinaison  du  terrain  houiller  ( coal-measures  ) ,   du grès  
 rouge  et  des  roches  de  transition,  si  justement  opposée  en  Angleterre  
 par  M.  Buckland  à  l’horizontalité  du  calcaire  magnésien, 
   du  red-marl,  du  lyas  et  de  toutes  les  couches  plus  modernes  
 encore,  ne  soit  un  phénomène  très-digne  d’attention:  
 mais,  dans  d’autres  régions  de  la  terre,  sur  le  continent  de  
 l ’Europe  et  dans  l’Amérique  équinoxiale,  le  calcaire  alpin  et  
 le  calcaire  du  Jura,  qui  représentent  ces  formations  horizontales  
 de  l’Angleterre,  sont  très-inclinés  aussi.  En  embrassant  
 sous  un  même  point  de  vue  de  vastes  etendues  du  globe,  les  
 Alpes,  les  montagnes  métallifères  de  la  Saxe,  les  Apennins,  
 les  Andes  de  la  Nouvelle-Grenade  et  les  Cordillères  du  Mexique, 
   on  observe  que  l’inclinaison  des  strates  n’augmente  pas  
 du tout  ( comme  on  le  répète  encore souvent  dans  des  ouvrages  
 très-estimés)  selon l’âge  des  formations.  Il  y  a  quelquefois,  et  sur  
 des  étendues  de  terrain  très-considérables,  des  couches  presque  
 horizontales  parmi  les  roches  très-anciennes;  et,  qui  plus  est,  
 ces  phénomènes  s’observent  plutôt  parmi  les  roches  primitives  
 que  parmi  les roches  de  transition,  et  dans  les  premières  plutôt  
 parmi  le  gneis  et  les  granités  stratifiés,  que  parmi  les  tlion-  
 schiefer  et  les  micaschistes.  Il  m’a  paru  en  general,  que  les 
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 roches  les  plus  inclinées  se  trouvent  ( si  l’on  fait  abstraction  
 de  couches  très-rapprochées  des  hautes  chaînes  de  montagnes )  
 entre  le  micaschiste  primitif  et  le  grès  rouge,  L ’h o r iz o n ta lité   
 des  strates  n’est  bien  générale  et  bien  prononcée  qu’au-dessus  
 de  la  craie,  dans  les  terrains  tertiaires,  par  conséquent  dans  
 des  masses  d’une  épaisseur  comparativement  peu  considérable. 
 Çe  n’est  point  ici  le  lieu  d’approfondir  la  question  de  savoir  
 si  toutes  les  couches  inclinées sont  des  couches  relevées,  comme  
 le  prétendoit  Stenon  dès  l’année  1667,  et  comme  le  semble  
 prouver  le  phénomène  local  de  galets  ou fragmens  aplatis  placés  
 parallèlement  aux  surfaces  des  couches  inclinées  dans  des  conglomérats  
 de  transition  (grauwacke)  et  dans  le  nagelfluhe,  ou  
 s’il  est  possible  que  des  attractions  que  l’on  suppose  avoir  agi  
 à  la  fois  sur  une  grande  partie  de  la  surface  du  globe,  ont  
 produit  dans  nos  plaines  des  strates  inclinés  dès  leur  origine,  
 semblables  à  ces  lames  superposées,  et  sans  contredit  primitivement  
 inclinées,  qui  forment  le  clivage  d’un  cristal.  Certains  
 grès  (Nebra)  offrent  un  parallélisme  très-régulier  dans  leurs  
 feuillets  les  plus  minces,  coupant  sous  un  angle  de  20  a  
 35°  les  fissures  de  stratification  horizontales  ou  inclinées.  Sans  
 vouloir  tenter  de  résoudre  ces  problèmes,  il  me  sera  permis  de  
 réunir  à  la  fin  de  cette  introduction  quelques  faits  qui  se  lient  
 à  l’étude  des  gisemens.  Lorsqu’au  milieu  de  pays  non  montagneux, 
   ou  sur  des  plateaux  non  interrompus  par  des  vallées,  
 où  la  roche  reste  constamment  visible,  on  voyage  pendant  huit  
 à  dix  lieues  dans  une  direction  qui  coupe  celle  des  couches  à  
 angle  droit,  et  que  l’on  trouve  ces  couches  ( de  thonschiefer  
 de  transition  )  parallèles  entre  elles,  presque  egalement  inclinées  
 de  5o  à  60  degrés,  vers  le  nord-ouest  par  exemple,  on  
 a  de  la  peine  à  se  former  une  idee  d’un  relèvement  ou  dun  
 abaissement  si  uniforme,  et  des  dimensions  de  la  montagne  
 ou  du  creux  qu’on  doit  admettre  pour  expliquer  par  une  impulsion  
 violente  et  simultanée  cette  inclinaison  des  strates.  
 En  raisonnant  sur  l’origine  des  couches  inclinées,  il  faut  dis