mens menus de ponces ( de 8 à 9 toises d’épaisseur ) qui sont
divisés en bancs horizontaux. Ces blocs de ponces blanches,
quelquefois bleuâtres, sont arrondis vers les bords; ils renferment
du mica jaune et noir, des cristaux effilés d’amphibole
(non de pyroxène) et un peu de feldspath vitreux. J’incline à
croire que les collines de Zumbalica, qui ressemblent beaucoup
a celles de Sirok en Hongrie (Beudant, Voy. miner., Tom. I I ,
P• 22J , ne sont pas les parois intérieures d’un ancien volcan
écroulé : les grands blocs, qui ressemblent à des couches fracturées,
sont géognostiquement liés aux petits fragmens des assises
supérieures ; les uns et les autres ont sans doute été déposés
par les eaux, quoique dans des circonstances bien différentes
de celles qui accompagnent les éruptions actuelles de Cotopaxi.
L’aspect de tous les pays d’alentour nous prouve l’ancienne sphère
d’activité de ce volcan, qui aune hauteur de 2952 toises et un
volume énorme. A l’ouest du volcan, depuis l’Alto de Chisinche
jusqu’à Taeunga, sur plus de quarante lieues carrées, tout le
sol est couvert de pierre-ponce et de trachytes scorifiés.
Il est bien remarquable que le mode d’action volcanique propre
à produire des ponces soit restreint, pour ainsi dire, à un
certain nombre de montagnes ignivomes. L’Altar ou Capac-Urcu,
anciennement plus élevé que le Chimborazo, est placé dans la
plaine de Tapia, vis-à-vis du volcan encore actif de Tunguragua.
Le premier a vomi une immense quantité de ponces; le second
n’en produit pas du tout. Cette même différence existe entre
les deux volcans voisins de la ville de Popayan, le Puracè et le
Sotarà : celui-ci a rejeté à la fois des obsidiennes et des ponces,
tout comme le volcan de Cotopaxi. A Rucu-Pichincha, où je
suis parvenu jusqu’à une des tours Irachytiques (hauteur 2491
toises) qui dominent l’immense cratère du volcan, j’ai trouvé
beaucoup de ponces, et pas d’obsidiennes ; aussi les ponces de
Sotarà et de Cotopaxi, qui renferment, outre le feldspath vitreux
et un peu d’amphibole, de grandes tables hexagones de
mica, ne sont certainement pas dues à l’obsidienne; elles dffférent
entièrement de ces ponces vitreuses et capillaires que j’aî
vues couvrir la pente du Pic de Ténériffe.
Les superbes opales de Zimapan, au Mexique, ne paroissent
pas appartenir, comme celles de Hongrie, aux conglomérats tra-
'chy tiques, mais à des trachytes porphyriques qui renferment des
globules rayonnés de perlite gris-bleuatre. (S- 23. )
II. F ormations basaltiques, comprenant les basaltes avec oli-
vine, pyroxène et un peu d’amphibole ; les phonolithes du basalte,
les dolérites, Vamygdaloïde celluleuse, les argiles avec grenats-
pyropes, et les roches fragmentaires basaltiques ( conglomérats et
scories). Le terrain basaltique se lie d’un coté aux trachytes, dans
lesquels le pyroxène devient progressivement plus abondant que
le feldspath (Cordier, sur les masses'des Roches volcaniques, p.
2 5 ) , en partie, et, je crois, d’une manière plus intime , aux
laves des volcans qui ont coulé sous forme de courant. Les
phonolithes appartiennent à la fois au terrain trachytique et au
terrain basaltique. Je doute qu’un véritable basalte avec olivine
se trouve intercalé comme couche subordonnée au trachyte. La
phonolithe, qui forme de ces couches dans les trachytes des
Cordillères et de l’Auvergne, n’est que superposée aux basaltes.
Lorsqu’elle ne s’élève pas en pics isolés dans les plaines , elle
couronne généralement les collines basaltiques. L’amphibole et
le pyroxène se trouvent disséminés dans les trachytes et les basaltes;
la première de ces substances appartient peut-être même
plus particulièrement aux formations trachytiques. L’olivine caractérise
les formations basaltiques, les laves très-anciennes de
l’Europe et les laves très-modernes (courant de 1759 ) du volcan
de Jorullo au Mexique.
Lorsqu’on ne considère que sous le rapport du volume les
groupes- de roche trachytique et basaltiques répandues dans les
deux continens, on observe que les. grandes masses de ces groupes
se trouvent très-éloignées les unes des autres. Les pays qui
abondent le plus en basaltes (la Bohème, la Hesse) n’ont pas