gnées les unes des autres, on trouve la dénomination de grès
bigarré tout aussi bizarre que la dénomination de ères rouee.
On peut substituer à la dernière celle de grès houiller, en rappelant
un des résultats les plus généraux et les plus positifs de
la geognosié moderne. Il seroit à désirer qu’un géognoste d’une
grande autorité substituât un nom géographique à celui de grès
bigarré ou grès à oolithes brunes : je continuerai juque-là à me
servir de la dénomination de grès de Nebra.'
M uschelkalk ( C alcaire coquillier ; C alcaire de G oettingue).
S- 3o. Formation peu variable', et que la dénomination beaucoup
trop vague de calcaire coquillier a fait confondre, hors
de l’Allemagne, avec lès assises inférieures ou supérieures du
calcaire jurassique (avec* le lias ou le forestmarbre et portlarid-
stone). Elle est bien caractérisée par saj structure plus simple,
par la prodigieuse quantité de coquilles en partie brisées qu’elle
renferme, et par sa position au-dessus du grès de Nebra (bunte
sandstein ) et au-dessous du quadersandstein qui la sépare du
calcaire jurassique. Elle remplit une vaste partie de l’Allemagne
septentrionale (Hanovre, Heinberg près de Goettingue ; Eichs-
feld, Cobourg; Westphalie, Pyrmont et Bielfeld), où elle est
plus puissante que le zeebstein ou calcaire alpin. Dans l ’Allemagne
méridionale elle s’étend sur tout le plateau entre Hanau
et Stutgard. En France, où, malgré les. grands et utiles travaux
de M. Omalius d’Hâlloy, les formations secondaires qui sont
inférieures à la craie ont été si long-temps négligées, MM. de’
Beaumont et Boué l’ont reconnue tout autour de la chaîne des
Vosges. Le muschelkalk a généralement des teintes pâles , blanchâtres,
grisâtres ou jaunâtres : sa cassure-est compacte et malte ;
mais le mélange de petites lames de spath calcaire, provenant
peut-être de débris de pétrifications, le rend quelquefois un
peu grenu et brillant. Plusieurs couches sont marneuses, are-
nacées, ou passant à la structure odlithique ( Séeberg près de
Gotha; Weperprès Goettingue; Preussisch-Minden; Hildesheim).
Des hornstein, passant au silex pyromaque et au jaspe (Drans-
feld, Kandern, Saarbrùck), sont ou disséminés par nodules dans
le muschelkalk, ou y forment de petites couches peu continues.
Les assises inférieures de cette formation alternent avec le grès
bigarré (entre Bennstedt et Kelme), ou se lient insensiblement
au grès, en se chargeant de sable, d’argile et meme (a lest de
Cobourg) de magnésie (bancs magnésifères du muschelkalk).
Couches subordonnées. Les marnes et argiles, si frequentes
dans le calcaire jurassique, le grès bigarre et le zechstein, sont
assez rares 'dans le muschelkalk. En Allemagne, cette roche renferme
du fer hydraté, un peu de gypse fibreux ( Sulzbourg près
Naumbourg), et de la houille ( lettenkohle de Voigt; a Malt-
Stedt et Eckardsberg près Weimar) mêlé de schiste alumineux
et de fruits (de conifères?) charbonnés. Plus les houilles avancent
vers le terrain tertiaire, plus elles se rapprochent, du moins
dans quelques-uns de leurs straies, de l’état de lignite et de terre
alumineuse.
Pétrifications. D’après les recherches de M. de Schlottheim,
et en rejetant les-couches qui n’appartiennent pas au muschelkalk
: Chamites striatus, Belemnites paxillosus, Ammonites amal-
ieus, A . nodosus, A. angulatus, A . pajy)rraccus, Nautilites bino-
daius, Buccinites gregarius, trochilites loens, Turbinites cerithius,
Mjaciies ventricosus , Pectinites reticulalus, Ostraciies spondj-
loides, Terebratulites fragilis, T. vulgaris, Gryphites cymbium,
G. suillus, Mjtulites socialis, Pentacrinites vulgaris, Encrinites
liliiformis, etc. Quelques couches isolées du calcaire jurassique
renferment peut-être plus de pétrifications encore que le muschelkalk;
mais dans aucune formation secondaire les débris de
corps organisés n’abondent si uniformément que dans celle que
nous venons de décrire. Une immense quantité de coquilles, en
partie brisées, en partie bien conservées, mais adhérant fortement
à la matière pierreuse (enlroques, turbinites, strombites,
mytulites), est accumulée en plusieurs strates de 20 à 20 millimètres
d’épaisseur, qui traversent le muschelkalk. Beaucoup