de calcédoine (Sarlat dans le Périgord), de petits dépôts de fer
hydraté, une résine qui passe au succin (île d’Aix près de La
Rochelle; Obora et Altstadt en Moravie), et un grand nombre
de débris fossiles, dont plusieurs ( cidaris, spaiangus) ressemblent
à ceux de la craie. Les grès siliceux de cette formation
renferment des empreintes de feuille^ dicotylédones. Vers le
haut le sable vert passe à une marne crayeuse (chalk marie de
Surrey). La terre verte ou chloritée, qui caractérise la couche
de sable la plus rapprochée de la craie, se retrouve dans des
formations d’un âge très-différent, dans le grès houiller de la
Hongrie (sur les frontières de la Galicie), dans le grès bigarre et
dans les gypses qui lui appartiennent, dans le quadersandstein et
dans les couches inférieures du calcaire grossier de Paris. D’après
les belles recherches de M. Berthier sur les grains verts de la craie
et du calcaire grossier, ces grains sont un silicate de fer; mais il
est probable que les quantités de magnésie et de potasse yarient
dans les différons terrains, comme elles varient, d’après les analyses
de Klaproth et de Vauquelin, dans la terre verte de Yérone
(talc chlorité zoographique de Haüy) et dans la chlorite terreuse.
L’analogie qu’offrent quelquefois avec le quadersandstein
de l’Allemagne les bancs siliceux du grès vert (iron sand), soit
à l’état solide, soit dans un état de désagrégation., ,a porté plusieurs
géognostes à confondre ces deux terrains. M. Boue, qui
a exploré avec tant de fruit les gisemens de l ’Ecosse, de l’Angleterre
et de l’Allemangne, a reconnu le grès vert (tout semblable à
celui des environs d’Oxford) en France, le long de la Mayenne et
du Loir, depuis la Ferté-Bernard jusqu’au-delà de la Flèche,
dans le département de la Charente, dans le Mans, laSaintonge
et le Périgord.
C’est à cette même formation du §. 33 qu’appartiennent aussi
les lignites de l’île d’A ix, sur lesquels M. Fleüriau de Bellevue a
fait de. si intéressantes recherches. D’après ce savant géologue, la
forêt sous-marine des côtes de La Rochelle consiste en bois de
dicotylédones aplatis, en partie pétrifiés, pn partie bitumineux
ou fragiles, quelquefois à l’état de jaïet. Ces bois sont pénétrés
de pyrites, et percés par une multitude de tarels et de vers marins.
Les trous résultant de cette perforation sont remplis de quarz-
agathe et de sulfure de fer. On trouve les troncs, tantôt en
couches horizontales, dirigées parallèlement, tantôt accumulés
en désordre. Les bois qui sont pétrifies en entier ou seulement
en partie, reposent sur un sable verdâtre; ceux qui sont à l’etat
fibreux et bitumineux, reposent sur des bancs d’argile plastique
d’un bleu foncé. Ils sont entourés d’algues marines et de petites
branches de limites. Parmi ces masses O d’algues on trouve une
résine qui passe au succin ; elle est friable et offre diverses couleurs,
Les troncs d’arbres entassés forment une bande d’une
lieue et demie de largeur, depuis l’extrémité nord-ouest de
l’ile d’Oléron jusqu’à quatorze lieues dans l’intérieur du continent,
sur la rive droite de la Charente. Cette bande a plus de
sept pieds d’épaisseur; elle est dirigée de O. ]N. O. à E. S. E ., et
se trouve à un mètre au-dessus du niveau des basses mers. La
où les lignites sont couverts par l’océan , ils sont incorporés
(ainsi que des masses de succin-asphalte et de grands ossemens
d’animaux marins ) à un grès grossier qui repose sur l’aigile
plastique. Le gisement de ces dépôts est, de bas en haut (d'après
un mémoire inédit de M. Fleuriau de Bellevue) : i.° calcaire
compacte (lithographique) à cassure unie (La Rochelle, S. Jean
d’Angely); 2.° couches d’ooîithes (pointe de Chatelaillon et Math a) ;
3.° lumachelle et bancs de polypiers avec empreintes de Gry-
phoea angustata (ces trois couches constituent la formation jurassique,
dont le banc à polypiers représente le coral-rag);
4-° grande couche de lignite avec tourbes marines, succin-asphalfe
et argile plastique; 5.° sables ferrugineux et chloriteux: argile
schisteuse ; couches arénacées et calcaires avec trigonies et cérites :
des fragmens de lignites. Au sud-ouest de la Charente, où manquent
les couches n.os 4 et 5, des bancs horizontaux d’on calcaire
très-blanc avec débris de coquilles (Saintonge) reposent
immédiatement sur les oolithes de la formation jurassique, et