jurassique. La superposition de ce calcaire au quadersandstein.
si long-temps contestée, se montre en Allemagne, d’après M. de
Schmitz, près de Wilsbourg; d’après M. Boue, près Blumen-
roth , Staffelstein, et entre Osnabrück et BückeboUrg. Lorsque
les trois formations de quadersandstein, de muscbelkalk et de
grès bigarré ne se sont pas développées simultanément, le calcaire
jurassique, par la suppression des membres intermediaires de
la série géognostique, recouvre immédiatement le zechstein ou
calcaire alpin. Dans ce cas (pente septentrionale des Pyreneesj
Apennins, entre Fossombrono/Furli et Nocera; Cordillères du
Mexique, entre Zumpango et Tepecuacuilco), on voit ce dernier
passer insensiblement a un calcaire blancbatre, a cassure matte
égale ( ou conchoïde à cavités très - aplaties ) , qu’on ne saurait
distinguer des couches compactes du calcaire du Jura dépourvues
d’ôolitlies. Ce passage, dont M. de Charpentier a aussi
été frappé dans le Midi de la France, mérite un examen très-
attentif. Malgré la grande différence qui existe entre les débris
fossiles du muschelkalk et du calcaire jurassique, les dernières
formations du terrain secondaires sont étroitement liées entre
elles, et il ne faut pas être surpris que dans une série a , /2, y ,
iT, 8 . . . . le terrain et (zechstein) fasse passage à 8 (calcaire du
Jura), à cause de la suppression fréquente des termes $ , y
et «T (c’est-à-dire, du grès bigarré, du muschelkalk et du quadersandstein
). Les formations arénacées /3 et alternent avec
des argiles et des marnes plus ou moins abondantes, de sorte
que, par un grand développement de leurs couches désagrégées
, celles-ci réduisent à l’état de simples bancs intercalés les
assises pierreuses, et finissent, comme c’est le cas dans l’Ouest
de la France, par remplir tout l’intervalle entre et et e.
Le calcaire jurassique couvre, sans interruption, une grande
étendue de pays, depuis la chaîne des Alpes jusque dans le
centre de l’Allemagne, depuis Genève jusqu’à Streitberg et
Mus'eendorf, en Franeonie. Comme, vers le nord, il renferme
des eavernes à ossemens fossiles, cette formation a singulière-
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tnent fixé l’attention des géognostes allemands. M. Werner la
croyoit identique avec le muschelkalk : j’ai reconnu, dès l’année
1795, qu’elle en différait essentiellement, et j’ai proposé de
la désigner par le nom de calcaire du Jura, à cause de l’analogie
parfaite que présentent les montagnes occidentales de la Suisse avec
celles de la Franeonie. Cette dénomination est aujourd’hui généralement
reçue ; mais il a été constaté que le calcaire du Jura, au
lieu d’être placé sous le grès bigarré (comme je l’avois cru, par
erreur, avec le plus grand nombre des géognostes, en confondant
ce grès avec la molasse d’Argovie et le grès de Dondorf et
de Misselgau près Bareuth), est plus récent que le grès bigarré,
que le muschelkalk (Bindloch) et le quadersandstein (Schwan-
dorf} Phantaisie (? ) ; Nuremberg). Cette intercalation entre le
quadersandstein et la craie, qui se fonde sur des observations
directes, explique très-bien le passage graduel (Montagne de
S. Pierre près de Maëstricht), de la craie tufeau à la formation
jurassique. Le nom de calcaire caverneux (hôhlenkalk), donné
souvent à celte dernière, peut donner lieu à des rapprochemens
erronés. Il faudrait distinguer entre des formations dont la
masse entière est spongieuse, caverneuse ou criblée de trous, et
des roches à cavernes, Plusieurs, sans être poreuses ou celluleuses,
en renferment de très*vastes. Le calcaire de transition
(mountain limestone de Derbyshire) mériterait, en Angleterre
et au Harz, presque autant que celui du Jura, le nom de calcaire
à cavernes. Au contraire, le rauchkalk et le rauchwacke,
qui forment les assises moyennes du zechstein en Thuringe, et
que l’on a crus à tort parallèles au calcaire du Jura, sont,
comme ce dernier, et dans des étendues de couches très-considérables,
remplis de petites cavités de 2— 10 lignes de diamètre,,
sans offrir pour cela de véritables grottes. Le phénomène des
grottes et celui de la porosité (cavernosité générale) de la masse
ne se trouvent pas nécessairement réunis ; ce sont des modifications
qui, loin de caractériser telle ou telle formation, se rencontrent
dans des formations très-différentes.