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plongées sont remplies de carbonate de chaux, et qui forme l’assise
inférieure des porphyres norwégiens de Skeen et de Kla-
veness, rappelle le mandelstein du porphyre de Bolanos (province
mexicaine de la Nouvelle-Galice), qui est traversé par un
des plus riches filons argentifères. Les syénites de Christiania-
fiord, toujours placés au-dessus des porphyres , quoique alternant
d’abord avec eux, sont composés (Waringskullen, Hacke-
dalen ) de beaucoup de grands cristaux de feldspath rouge, et
de peu d’amphibole en très-petits cristaux : le mica et le quarz
n’y sont qu’accidentels. Quelques vacuoles anguleuses de la syé-
nite offrent des cristaux de zircons et d’épidote. Le titane fer-
rifère, commun dans les deux mondes aux roches d’euphotide
primitive et aux trachytes, se trouve parfois disséminés dans
la masse des syénites à zircons.
VI. Eüphotide de transition.
$. 25. Il faut distinguer, comme parmi les syénites, entre
les hancs intercalés et les formations indépendantes. Des couches
de serpentine se trouvent intercalées dans le weisstein ( §. 4 ) ?
dans le micaschiste primitif (§. 11 ) et dans le thonschiefer de
transition (§. 22). Quant aux terrains indépendans d’euphotide
(gabbro), qui souvent sont d’une structure, très-compliquée,,
on peuten compter pour le moins deux, même en rejetant
la formation non recouverte et assez douteuse de Zôbliiz en
Saxe. La première de ces formations indépendantes se trouve
(§. 19) sur la limite des terrains primitifs et intermédiaires :
c’est celle que M. de Buch à fait connôître en Norwége ( Mag-
geroe, Alten), et M. Beudant en Hongrie (Dobschau). La
seconde formation appartient aux terrains de transition les plus
nouveaux; elle se trouve sur la limite des roches intermédiaires
et secondaires. On a regardé comme plus récente encore la serpentine
liée à la formation d’ophite, observée par M. Palassou
dans les Pyrénées (vallée de Baigorry, Riemont) et dans le
département des Landes. Mais oet ophyte est un grünstein,
( *9® )
mélange intime de feldspath, d’épidote et d’amphibole, auquel
sont intercalés des hancs de serpentine (Pousac); il passe,
par le changement dans la proportion des élémens, tantôt à
la syénite, tantôt au granité graphique. M. Boue, qui a récemment
examiné cet ophyte'sur les lieux, le croit une formation
de transition, recouverte de grès bigarré, d’argile et de gypse
secondaire.
Dans l’Amérique équinoxiale , la grande formation d’euphotide
de transition ( celle qui constitue le dernier membre delà
série des roches intermédiaires) semble presque constamment
liée (comme dans le Piémont, entre le Mont Cervin et le Breuil)
à des roches amphiboliques. Sur le bord septentrional fies
Llanos. de Venezuela, recouvertes de grès rouges, entre Villa
fie Cura et Malpasso, on voit des masses considérables de serpentine
reposer sur un thonschiefer vert et sur un calcaire de
transition, quelquefois immédiatement sur le gneis primitif. Un
grünstein à petits grains forme des couches à la fois dans le
thonschiefer et dans la serpentine. Celle-ci est même quelquefois
mêlée de feldspath et d’amphibole. Les schistes verts et
bleus, le grünstein, le calcaire noir, et la serpentine traversée
par des filons de cuivre, ne forment qu’un seul terrain, qui est
recouvert et intimement lié à des amygdaloïdes pyroxéniques et
à de la phonolithe. J’ai décrit ce gisement remarquable des
roches serpentineuses de Venezuela dans le 16.e chapitre de
mon Voyage aux régions équinoxiales de l’Amérique.
Dans l’ile de .Cuba, la haie de la Havane sépare le calcaire
du Jura d’une formation d’euphotide dont les couches les plus
basses, alternent, non avec du grünstein, mais avec une véritable
syénite de transition composée de beaucoup de feldspath
blanc, d’amphibole décomposé et d’un peu de quarz. Les strates
alternans de la syénite et de la serpentine ont jusqu’à trois toises
d’épaisseur; l’assise supérieure de cette formation mixte est de
la serpentine , formant des collines de trente à quarante toises
de hauteur, abondant en diallage métalloïde, et traversée de