1800 pieds d’épaisseur, et ne contient pas d’or disséminé. Elle
est placée sur le thonschiefer primitif qui recouvre immédiatement
le gneis. On peut dire que c’est cette formation peu connue
de quarz-Itacolumite qui a fourni, par sa décomposition
(par les terrains meubles auxquels il a donné naissance), dans
les années 175G — 1764, annuellement près de trente millions
de francs en or. Elle succède immédiatement au thonschiefer;
mais, d’après les observations faites jusqu’ici, il serait difficile
de la considérer avec les schistes novaculaires (cos, wezschiefer),
qui sont gris-verdàtre, gris de fumée, mêlés de beaucoup d’alumine,
comme des couches subordonnées au thonschiefer. Le
quarz-Itacolumite, par une affinité oryctognostique qui existe
entre le talc et la chlorite, se rapproche du schiste talqueux
( talltschiefer), qui abonde dans tous les pays,'en minéraux
bien cristallisés, et qui, par la suppression des lames de talc,
n est quelquefois que du quarz pur : aussi le schiste talqueux
forme-t-il, dans les deux continens, des couches subordonnées
au thonschiefer et au micaschiste primitifs. J’ai trouvé une formation
analogue a celle de Minas-Geraes, mais dépourvue de
fer speculaire, a 1600 toises de hauteur au-dessus du niveau de
la mer, dans les savanes de Tiocaxas (au sud du Chimborazo,
entre Guamote et San-Luis) et à l’est du Paramo de Yamoca
près de Hacatacumba (Andes de Quito). D’énormes masses de
quarz y sont mêlées à quelques feuillets de mica, et superposées
au thonschiefer primitif. L’indépendance des formations
quarzeuses primitives, que nous indiquons ici, sera mieux établie
lorsqu’on les trouvera immédiatement superposées, non toujours
à la même roche (au thonschiefer), mais à différentes
roches plus anciennes, par exemple, au micaschiste, au gneis
et au granité. C’est dans cette indépendance de gisement que
s’observe la roche de quarz de Contumaza, que je crois secondaire
: elle recouvre d’abord le porphyre, puis (près de Cascas)
le meme granité qui forme les dotes de la mer du Sud dans le
Bas-Perou. Une observation très-importante, que M. de Buch a
( 91 )
faite dans le nord de la péninsule Scandinave, parait justifier
la place que nous assignons, parmi les roches primitives, a la
roche de quarz de l’hémisphère austral. Cet infatigable voyageur
a reconnu que, dans la région boreale de 1 ancien monde, le
thonschiefer primitif est remplace quelquefois par une îoche
de quarz que colore le fer. Cette roche de quarz et le thonschiefer
sont par conséquent, en Norwége, des roches parallèles,
des équivalens géognostiques. Il est bien remarquable
de voir le soufre, l’or, le mercure et le fer oligiste métalloïde,
liés dans l’Amérique méridionale à ces énormes amas de silice.
Quel que soit l’intérêt qu’inspirent les métaux précieux, on
ne saurait nier que l’abondance du soufre dans des terrains
primitifs est, sous le rapport de l’etude des volcans et des
roches à travers lesquelles le feu souterrain s’est frayé son
chemin, un phénomène bien plus important que l’abondance
de l’or. Un peu au sud des hautes savanes de Tiocaxas et de
Guamote (Cordillères de Quito), où nous venons de désigner
la formation, peut-être indépendante, de quarz superpose au
thonschiefer, j’ai examiné la célèbre montagne de soufie de
Ticsan, qiii est une couche de quarz (direction N. 180 E. ; inclinaison
70 — 8o° au NO. ; épaisseur de la couche, 200 toises ;
hauteur au-dessus du niveau de la mer, i 25o toises) dans le
micaschiste. Au Brésil, la formation de quarz chloriteux (ïtaco-
lumite ) , superposée au thonschiefer primitif, renferme non-
seulement de l’or, mais aussi du soufre. Des plaques de cette
roche, fortement chauffées, brûlent avec une flamme bleue.
Un thonschiefer du même âge que celui sur lequel est superposé
le qüarz chloriteux, renferme (Serra do Frio, près de S.
Antonio Pereira) un banc de calcaire primitif mele de masses
de soufre natif. L’or et le soufre se trouvent aussi (Andes de
Gaxamarca, au Pérou, entre Curimayo et Alto del Tuai), sur
la limite des porphyres de transition et des calcaires alpins,
dans des masses puissantes de quarz qui sont parallèles au grès
rouge. C’est à ces mêmes roches de quarz, ou plutôt à des for