qu’elle s’y trouve intercalée. La limite supérieure du zechstein
est plus difficile à fixer : en Allemagne et dans plusieurs parties
de la France orientale , cette roche se termine là où commence
le grès bigarré ou grès à oolitlies ( bunte sandstein ). En
Angleterre, le magnesian limestone, représentant par sa position
le zechstein, est recouvert d’une formation marneuse et muria-
tifère (red mari) , qui offre beaucoup d’analogie avec le grès
bigarré d’Allemagne ; car dans ce dernier on rencontre aussi
plus de couches d’argile et de marne que de véritable grès.
Comme, d’un autre côté, le sel gernme d’Angleterre appartient
au red mari, tandis que le sel gemme de la majeure partie du
continent appartient au zechstein, on peut admettre que, des
deux formations, à peu près parallèles, de red mari et de grès
bigarré, renfermant des marnes, des argiles et des oolitlies y la
première est plus intimement liée au zechstein, tandis que la
seconde l’est plus au muschelkalk, e t , quand celui-ci et le
quadersandstein ne se sont pas développés, au calcaire également
marneux et oolithique du Jura. C’est peut-être d’après
des inductions analogues que, dans son excellent Tableau des
formations d’Angleterre, publié en 18x6, M. Buckland avoit
réuni, dans un même terrain, le magnesian limestone et le
red mari ou new red sandstone. Quelque grande que soit l ’importance
que nous attachons à ces affinités géognostiques,
comme aux phénomènes d’alternance et de pénétration observés
dans des roches qui se succèdent immédiatement , nous ne
nous en croyons pas moins en di'oit de séparer les diverses foi-
mations de grès rouge, de zechstein et de grès bigarré, là où,
dans les deux hémisphères, nous les avons vues prendx'e un
développement extraordinaire.
Dans le cours de ce travail je me suis souvent servi, à l’exemple
de beaucoup des géognostes célèbres, pour désigner le zeclx-
stein, du mot plus sonore de calcaii’e alpin, quoique je sache
très-bien que, d’après les belles recherches de MM. de Buch et
Escher, la majeure partie des calcaires qui constituent les hautes
( 2 2 7 )
Alpes de la Suisse, sont des calcaires de ti’ansition (§. 22 ). A
une époque où l’on a tant embrouillé la géognosie par la création
de dénominations vagues et qui ne sont adoptées que par
un très-petit nombre de sàvans, je n’ai rien voulu changer à la
nomenclature reçue, quelque vicieuse ou barbai’e qu’elle me
parût. Les imperfections du langage des géognostes ne sont dangereuses
pour la soience, que lorsqu’on ne définit pas avec clarté
la position de ;chaque formation et les limites entre lesquelles
ces formations ce trouvent - circonscrites. Dans la Bavière méridionale
, dans le Tyrol I dans la Styrie et le pays de Salz-
bourg, les hautes Alpes de Benedictbaiern, de Chiemsée, de
Hall, clTschel;; de Gmünden et de l’Untersherg, sont très-probablement
du zechstein. Au Montperdu, dans la chaîne des
Pyrénées, cette roche, mêlée de calcaire fétide, s’élève à plus
de 1760 toises de hauteur. Dans les Andes du Pérou, le zechstein
, très-distinct du calcaire de transition, renferme des
coquilles pétrifiées sur la crête des montagnes entre Guambos
et Mon tan , et près Micuipampa ( x^oo— 2000 toises); entre
Yauricocha et Pasco (2100 toises); près de Huancavelica, Aco-
ria et Àcobamba (2x00— 2207 toises). On voit par ces exemples
que le zechstein atteint au nord et au sud de l’équateur
de très-grandes élévations. On le trouve bien certainement dans
la région alpine des Pyrénées, dix Tyrol et des Andes ; mais le
mot calcaire alpin n’indique pas plus que toutes les Alpes calcaires
dans les deux mondes sont composées de zechstein, que
le mot grès houiller n’annonce que les houilles appartiennent
uniquement au 'grès rouge. La question de savoir quelles cimes
alpines delà Suisse et du Tyrol sont de zechsteixx, quelles cimes
sont de calcaire de transition, est plutôt une question de géographie
minéralogique, qu’un problème de géognosie générale.
La sciehcè des formations se borne à décrire une roche placée
dans la série des terrains secondaix’es, entie le gi’ès houiller et
le grès bigarré alternant avec des argiles : elle ne prononce pas
sur ce grand nombre de roches dont le gisement n’offre aucun