Géographie des plantes, 1807, p. 1 15.; Idem, Vues des Cordillères,
tome i .er, p. 122).. Il y a identité de roches la ou les
êtres organisés sont le plus diversement modifies.
Mais cette identité de composition, cette analogie, que l’on
observe dans l’association de certaines substances minérales
simples, pourroit être indépendante de l’analogie de gisement
et de superposition. On pourroit avoir rapporté des îles de
l’Océan Pacifique, ou de la Cordillère des Andes, les mêmes
roches que l’on observe en Europe, sans qu’il fut permis d en
conclure que ces roches sont superposées dans un ordre semblable,
et qu’après la découverte d’une d’elles on puisse prédire
avec quelque certitude quelles sont les autres roches qui
se trouvent dans les mêmes lieux. C’est a reconnoître ces analogies
de gisement et de positions respectives, que doivent
tendre les travaux des géognostes qui se plaisent à étudier les
lois de la nature inorganique. On a tente de reunii dans les
tableaux suivans ce que nous savons de plus certain sur la superposition
des roches dans les deux continens., au nord et au
sud de l’équateur. Ces types des formations ne seront pas seulement
étendus, mais aussi diversement modifiés, à mesure
que le nombre des voyageurs exercés aux observations géognos-
tiquesse trouvera agrandi, et que des monographies complètes
des divers canton très-éloignés les uns des autres fourniront des
résultats plus précis.
L’exposition des lois que l’on reconnoît dans la superposition
des roches, forme la partie la plus solide de la science
géognostique. On ne sauroit nier que les observations de gisement
ne présentent souvent de grandes difficultés, lorsqu’on ne
peut parvenir au contact de deux formations voisines, ou que
celles-ci n’offrent pas une stratification régulière, ou que leur
gisement n’est pas uniforme, c’est-a-dire que les strates du terrain
supérieur ne sont pas parallèles aux. strates du teirain
inférieur. Mais ces difficultés ( et c’est là un des grands avantages
des observations qui embrassent une. partie considérable
de notre planète) diminuent en nombre ou disparoissent
totalement par la comparaison de plusieurs terrains très-étendus.
La superposition et l’âge relatif des roches sont des faits
susceptibles d’être constatés immédiatement, comme la structure
des organes d’un végétal, comme les proportions des élé-
mens dans l’analyse chimique, ou l’élévation d’une montagne
au-dessus du niveau de la mer. La véritable géognosie fait con-
noître la croûte extérieure du globe, telle qu’elle existe de nos
jours. C’est une science aussi sûre que peuvent l’être les sciences
physiques descriptives. Au contraire, tout ce qui a rapport à
l’ancien état de notre planète, à ces fluides q u i, dit-on,
tenoient toutes les substances minérales en dissolution, à ces
mers que l’on élève jusqu’aux sommets des Cordillères pour les
faire disparoître dans la suite, est aussi incertain que le sont
la formation de l’atmosphèré des planètes, les migrations des
végétaux, et l’origine des différentes variétés de notre espèce.
Cependant l’époque n’est pas très - éloignée où les géologues
s’occupoient de préférence de ces problèmes presque impossibles
à résoudre, de ces temps fabuleux de l’histoire physique du
monde.
Pour faire mieux comprendre les principes d’après lesquels
est construit le tableau de la superposition des roclàs, nous
devons le faire précéder de quelques observations que fournit
l’étude pratique des différens terrains. Nous commencerons
par rappeler qu’il n’est pas aisé de circonscrire les limites d’une
même formation. Le calcaire du Jura et le calcaire alpin,
très-rséparés dan^ une région, paroissent parfois étroitement
liés dans une autre. Ce qui annonce Y indépendance d’une formation,
comme l’a très-bien observé M. de Buch, c’est sa superposition
immédiate sur des roches de diverse nature et' qui
par conséquent doivent toutes être considérées comme plus
anciennes. Le grès rouge est une formation indépendante,
parce qu’il est superposé indifféremment sur du calcaire noir
(de transition), sur du micaschiste ou du granite primitifs $