de transition ou des grauwackes, constituant des formations
indépendantes : ce sont des associations de thonschiefer, grün-
stein et graivwacke ; de porphyre etgrauwacke; de calcaire grenu
stéatiteux et depoudingues à roches primitives; de thonschiefer
et de calcaire noir. Lorsque ces associations sont formées de
trois ou quatre roches qui alternent, il est difficile de leur donner
des noms significatifs, des noms qui indiquent toute la
composition du groupe, tous les membres partiels du terme
complexe de la série. On peut alors aider à fixer les groupes
dans la mémoire, en rappelant les roches qui y dominent sans
manquer absolument dans les groupes voisins. C’est ainsi que
le calcaire grenu stéatiteux caractérise la formation de la Taran-
taise ; le grauwacke, la grande formation de transition du Harz
et des bords du Rhin; les porphyres métallifères riches en amphibole
et presque dépourvus de quarz, la formation du Mexique
et de la Hongrie. Si les phénomènes d’alternance et d é groupement
atteignent leur maximum dans-les terrains de
transition, ils ne sont pas entièrement exclus pour cela des
terrains primitifs et secondaires. Dans l’un et l’autre de ces terrains,
des termes complexes sont mêlés aux termes simples de
la série géognostique. Je citerai parmi les formations secondaires
le grès placé au-dessus du calcaire alpin (le grès de Nebra,
le bunte sandstein), qui est une association d’argile marneuse,
de grès et d’oolithes; le calcaire qui recouvre le grès rouge
Rouiller (le zechstein ou alpenkalkstein), qui est une association
moins constante de calcaire, de gypse (muriatifère), de
stinkstein et de marne bitumineuse pulvérulente (asclie des mineurs
du Mansfeld). Dans les terrains primitifs nous trouvons
les trois premiers termes de la série, les roches les plus anciennes
, ou isolés ou alternant deux à deux, selon qu’ils sont
géognostiquement plus rapprochés par leur âge relatif, ou bien
alternant tous les trois. Le granité forme quelquefois avec le
gneis, le gneis avec le micaschiste, des associations constantes.
Ces alternances suivent des lois particulières : on voit (par
exemple, au Brésil, et quoique moins distinctement, dans la
chaîne du littoral de Venezuela) le granité, le gneis et le micaschiste
dans une triple association ; mais je ne, connois pas
de granité alternant seul avec du micaschiste, du gneis et du
micaschiste alternant seuls avec le thonschiefer.
Il ne faut pas confondre, et j’ai souvent insisté sur ce point
dans cet article, des roçlxes passant insensiblement à celles qui
sont en contact immédiat avec elles, par exemple, des micaschistes
qui oscillent entre le gneis et le thonschiefer, avec des
roches qui alternent les unes avec les autres, et qui conservent
tous leurs caractères distinctifs de composition et de structure.
M. d’Aubuisson a fait voir, il y a long-temps, combien l’analyse
chimique rapproche le thonschiefer du mica. ( Journal de
physique, tom. 68, pag. 128; -Traité de Géognosie, tom. 2 ,
.pag. 97. ) Le premier, il est vrai, n’a pas l’éclat métallique du
micaschiste; il renferme un peu moins de potasse et plus de
carbone; la silice ne s’y réunit pas en noeuds ou lames minces
de quarz comme dans le micaschiste : mais on ne peut douter
que des feuillets de • mica ne constituent la base principale du
thonschiefer. Ces feuillets sont tellement soudés ensemble, que
l’oeil ne peut les distinguer dans le tissu. C’est peut-être cette
affinité même qui empêche l’alternance des thonschiefer et des
micaschistes : car dans ces alternances la nature semble favoriser
l’association de roches hétérogènes; ou, pour me servir
d’une expression figurée, elle se plaît dans les associations dont
les roches alternantes offrent un grand contraste de cristallisation
, de mélange et de couleur. Au Mexique j’ai tu des griin-
stein vert-noirâtre alterner des milliers de fois avec des syénites
blanc-rougeâtre et qui abondent plus en quarz qu’en feldspath :
il y a dans ce grünstein des filons de syénite, et dans la syénite
des filons de grünstein ; mais aucune des deux roches ne passe
a l’autre. (Essai politique sur la nouvelle Espagne, tom. 2,
pag- 523.) Elles offrent sur la limite de leur contact mutuel
des différences aussi tranchées que les porphyres qui alternent